No 1539.
H. Oldenburg à Christiaan Huygens.
25 mai 1666.
La lettre se trouve à Leiden, coll. Huygens.
A Londres le 15 May 1666.
Monsieur,
Je ne pouvois pas laisser passer l'encloseGa naar voetnoot1) sans vous tesmoigner mes respects en vous felicitant de vostre heureuse arrivee à Paris, et en vous souhaitant le comble de toutes sortes de prosperité, tant pour vostre personne, que pour les belles entreprises, que vous meditez, sans doubte, pour le bien public, et l'advancement de la belle Philosophie. Je me veux persuader, que vous ferez vostre possible de solliciter et procurer vne consociation des habiles gens en France, pour employer leur esprits et vne partie de leur temps et facultés, á rechercher soigneusement la Nature, et à advancer de plus en plus la Mechanique; dans lesquelles choses vous ne manquerez pas de contribuer une quote fort considerable. J'espere, qu'auec le temps, toutes les Nations, tant soit peu polies, s'entre embrasseront comme cheres compagnes, et feront vne conjonction de leur forces tant de l'Esprit que des biens de la fortune, pour chasser l'ignorance, et pour faire regner la vraye et utile Philosophie.
Je suis bien aise d'auoir gardé copie tant de la derniere lettreGa naar voetnoot2) du Chevalier Moray que de la mienneGa naar voetnoot3), seulement pour vous convaincreGa naar voetnoot4), que nous n'avons pas manqué de faire raison á la vostreGa naar voetnoot5), quoy que les particularitez y contenues, (les miennes au moins) estant si vieilles, ne scauroient nullement estre à vostre gout, puisque vous ne pouuez autrement que rencontrer tous les iours quantité de choses fraisches, pour entretenir et repaistre vostre esprit.
Monsieur Moray s'estant obligé de faire vn voyage, pour quelques peu de semaines, dans le païs de Wales, pour y examiner les mines de plomb qui tient de l'argent, m'a engagé de tenir cependant sa place, en recevant vos lettres, et en vous respondant. Monsieur, quoyque vous trouuerez cet eschange fort à vostre desadvantage, vous pourrez pourtant vous assurer, qu'en tout ce qui dependra