Oeuvres complètes. Tome V. Correspondance 1664-1665
(1893)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 1287.
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inserer dans le priuilege que Je vay prendre pour les autres, dans lequel aussi Je veux mettre les Horologes a pendule, et quelques autres inuentions dont vous verrez le detail dans la copie de la patente que Je fais estat de vous enuoyer aussi tost qu'elle sera mis au net. Je ne la difere a cette heure qu'en attendant la description de quelques nouuelles inuentions d'harquebuserie &c. qu'a fait Monsieur de Son. les patentes coustent icy bien cher: mais il y a cet auantage qu'on peut mettre en une mesme patente cent choses differentes. Je vous diray apres, que Monseigneur le Duc de York et Monsieur le prince RobertGa naar voetnoot4), louënt tous deux infiniment les deux Monstres que Monsieur le prince a eues sur merGa naar voetnoot5). Elles se sont accordees a merueilles; et ne se sont point arrestees par le branslement du vaisseau du tout. Mais l'espreuue en a esté si courte que Je n'en fais point grand fondement. Celle qu'aura fait nostre CapitaineGa naar voetnoot6) qui a esté maintenant pres d'un an sur mer sera beaucoup plus considerable: et puis qu'on l'attend icy a tout moment, Je ne nie pas que Je difere le priuilege dautant plus volontiers de ce que Jattends de luy une confirmation entiere de la bonne opinion que nous en auons, que Je serois fort aise d'auoir deuant que la patente soit passee. Depuis deux iours Monsieur de Son a acheué la Calesche qu'il a fait faire pour le Roy dune façon toute nouuelle. Je pretends vous en enuoyer la description entiere auec la Copie de la patente. le Roy y a esté dedans, et la louë fort, comme estant extremement douce et belle. Mais Monsieur de Son en doibt faire encore une dune autre façon bientost qui la surpassera de loin en plusieurs egards a ce qu'il nous en fait esperer. En regardant maintenant les autres passages de vostre lettre sur les quelles il me reste encore quelque chose a vous dire, Je trouue que J'ay a vous faire la description du thermometre de Monsieur Hook. Je vous la feray donc en bref. Jl prend un tuyau de verre de la longueur de deux pieds ou dauantage, (il en a fait de 3 pieds) de lespoisseur de demiquart de poulce, le creux en dedans estant large d'1/10 de poulce ou moins, et en y soudant une balle de verre de deux poulces de diametre ou enuirons en sorte qu'il y a communication entre le tuyau et la balle en dedans fort libre, Jl remplit sa balle, comme Je vous diray apres de lesprit de vin fort pur coloré rouge par le bois de Bresil, les grains du Cochenille ou chose semblable puis, en y soudant ou ioignant par la lampe une autre balle plus petite a lautre bout du tuyau en sorte qu'il ne respire point, il met le thermometre dans | |
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une chassis de bois, sur lequel sont marques les parties par lesquelles il veut comter les degrez de chaleur, commençant par le milieu du Tuyau. le plus haut marquant la plus grande chaleur d'esté, et le plus bas le degré de froid qui fait de la glace. en voycy la figure sur la marge grossierement tiree: mais elle suffira pour vous le faire comprendre. Or ayant de longuemain fait un ou deux de ces thermometres dans lesté et dans lhyuer lors que les extremitez se pouuoyent obseruer, il met leau de vie dans ceux quil fait iusqu' à la hauteur qu'elle est dans ceux qui seruent de reigle aux autres. J'allois faire celle cy encor bien plus longue. mais me voyla interrompu comme lautre fois, de sorte quil faut que Je m'en despence a present, faisant estat d'acheuer dans ma premiere ce qui me reste encore a dire. Je suis inuiolablement
Monsieur Vostre tres humble et tresobeissant seruiteur R. Moray.
A Monsieur Monsieur Christian Hugens de Zulichem. A la Haye. 12 |
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