Oeuvres complètes. Tome III. Correspondance 1660-1661
(1890)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekend
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No 908.
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bassadeurs vous le porteront quand ils auront vuidé les affaires qui les retiennent icy; dans quel temps je ne vous le scaurois dire a cause de leur eloignement de Paris. Vous aurés receu par Monsieur vostre Frere la responseGa naar voetnoot7) que je fis a la vostreGa naar voetnoot8) que vous m'escriuistes de la Haye peu de temps apres estre reuenu d'Angleterre ches vous. A toutes fins neantmoins je vous diray que je vous y assurois de la reconnoissance de Monsieur de Monmor pour le souuenir que vous me tesmoigniés de son merite et du bon accueil que vous auiés receu de luy et de toute la vertueuse et scauante trouppe qui s'assembloit en sa Maison. Je vous mandois aussi ce me semble qu'il estoit dans vne affliction la plus grande quil estoit possible pour la mort de l'vn de ses Enfans et la maladie desesperée de Madame sa FemmeGa naar voetnoot9), ce qui auoit suspendu les Exercices Academiques que lon n'a pas encore repris. Car encore que depuis Madame sa Femme se soit guerie Madame la Mareschale d'EstréeGa naar voetnoot10) sa Soeur est morte et la douleur ne sort point de ches luy. Il me demanda ces jours passés si je n'auois point de voye par laquelle il vous peust enuoyer vn liure de vers latins excellensGa naar voetnoot11) que luy a dedies le Pere MambrunGa naar voetnoot12) leur Autheur. Je luy fis la mesme response qu'à Monsieur Theuenot qui vous veut donner vn liure de Mathematique importantGa naar voetnoot13) et y adjouster les ObseruationsGa naar voetnoot14) qu'il a oblige Monsieur Frenicle de faire sur vostre Systeme de Saturne pour vous donner lieu de l'affermir en remediant aux jnconueniens qu'il s'imagine y auoir trouués; Et ma response fut que j'estois apres a descouurir cette voye mais sans beaucoup desperance de la trouuer bientost, veu les difficultés ordinaires. Il me promit d'y veiller de son costé et de m'auertir de ce qu'il rencontreroit sil estoit plus heureux que moy. Quoy que vous jugiés de ces Obseruations de Monsieur Frenicle, vous deués croire au moins qu'il les a faittes sans jalousie et sans venin estant vn des plus candides et des moins chicaneurs hommes du monde. Monsieur Huet auoit desiré de moy que je fisse tenir a la Reyne Christine et a Monsieur LambeciusGa naar voetnoot15) a Hamburg vn Exem- | |
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plaire de son liure a chacun. Je vous prie de scauoir de Monsieur Vossius si je les luy puis addresser pour cela et s'il a conserué asses d'habitude auec cette Princesse et auec cet excellent Personnage pour se vouloir bien charger de cette commission. Si cela est je ne voy point de meilleure entremise pour cet office que la sienne. Car pour vous, Monsieur, je ne sache point que vous ayés de correspondance de ce costé la. Vous m'esclaircires s'il vous plaist de tout cela a vostre commodité et mapprendrés quelles sont vos estudes presentes, Si vostre Traitte du Pendule amplifié verra bientost le jour, et si vous n'aués point quelque autre Matiere de cette nature sur le mestier pour vostre gloire et pour l'vtilité publique. Il n'y a rien de rare et de nouueau qu'on ne se doiue promettre d'vn Genie comme le vostre, qui est né pour tout ce que les Speculations Mathematiques et Astronomiques peuuent produire de plus grand et de plus merueilleux. Le Monde aussi vous demandera conte de ce beau talent et il ne falloit pas luy donner de si fortes preuues de ce que vous estes capable de faire pour en demeurer a ce que vous aués fait. Le pas le plus difficile est forcé, vous vous estes ouuert le champ heureusement, l'approbation vous est seure et vous trauailleres a l'auenir sans crainte de perdre vostre huile et vostre trauail, faute destre connu pour ce que vous estes et que vous valés. Je vous supplie d'enuoyer ma lettreGa naar voetnoot16) a Monsieur Heinsius s'il est possible sous lenueloppe de la despesche de Messieurs les Estats a luy, sinon par quelque voye qui ne puisse manquer et elles ne manqueront pas en Hollande. Il importe a son seruice quil la reçoiue. Vous m'obligerés infiniment d'assurer Monsieur vostre Pere et Monsieur vostre Frere de mon treshumble seruice et de me faire la mesme grace aupres de Messieurs Vossius, Gronouius et Viquefort. C'est
Monsieur Vostre treshumble et tresobeissant seruiteur Chapelain.
De Paris ce 18. Octobre 1661. A Monsieur Monsieur Christianus Huygens Gentilhomme Hollandois A La Haye. |
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