Oeuvres complètes. Tome III. Correspondance 1660-1661
(1890)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 875.
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que vous m'auiés donné de vos lettresGa naar voetnoot1), sous l'enueloppe du paquet addresséGa naar voetnoot2) a Monsieur Ampiou, peu apres vostre arriuée a Londres quoy que ce paquet ne soit pas venu jusqu'a luy. Mais je les satisferay bien dauantage Mardi prochainGa naar voetnoot3) lorsque je leur monstreray vostre despesche du 14. de ce mois que je viens de receuoir et a laquelle je respons a lheure mesme par Monsieur vostre FrereGa naar voetnoot4) qui part demain pour vous aller reuoir. La Compagnie continuë ses Assemblées auec chaleur et ce que vous me mandés de celle d'Angleterre luy seruira d'vn grand aiguillon pour les faire appliquer aux Experiences sur lesquelles on fonde la Science naturelle auec vne toute autre securité que sur les Speculations et les Conjectures. Dans la derniere Conference sur les Memoires de Monsieur de Monconis, pour authoriser le jeu de la matiere subtile de Monsieur Descartes, quelqu'vn assura qu'vne petite piece de bois couppee d'vne autre plus grande et plus grandeGa naar voetnoot5) souffroit les mesmes effets d'attraction et d'expulsion que le morceau d'aimant couppé d'vn corps d'aimant selon que vous l'aués veu chés Monsieur Rohau. Mais à l'espreuue la supposition se trouua se trouuaGa naar voetnoot6) fausse au grand dechet de cette doctrine de Monsieur Descartes, laquelle deuroit auoir sa preuue aussi bien dans le bois couppé que dans laimant separé, la matiere subtile n'en deuant pas moins former et suyure les pores en l'vn quen lautre. Nous venons de nous entretenir Monsieur vostre Frere et moy de la raison qui fait briser ces poires de verre, suyuant l'opinion de vos Anglois et je luy ay dit ma vision la dessus, laquelle il vous expliquera lorsque vous serés de loysir pour cela. Cependant, Monsieur, je vous rendray treshumbles graces des diuerses curiosites que vous m'aués escrites touchant les occupations de Messieurs les Academiciens de londres, et ne doutés point que les nostres ne vous en sacent scauoir leur ressentiment quand je les leur auray communiquées. Monsieur Heinsius auant son depart pour Suede me manda qu'il m'enuoyoit par Monsieur BrunellusGa naar voetnoot7) homme de lettres vn liure jntitulé Opera GrammaticaGa naar voetnoot8) de | |
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Schioppius nouuellement imprimé a Amsterdam. Sil est de vostre connoissance et qu'il ne doiue pas si tost venir a Paris je serois bien aise quil vous remist ce liure entre les mains pour me le faire tenir par la premiere voye seure ou de libraire ou d'Ami qui viendroit en cette ville. Quant a vostre paresse pour escrire je vous la passe pour bonne et n'entens point que vous rompïés jamais vostre silence a mon egard si ce n'est lors que vous aurés besoin de moy ou que vous aurés a m'informer de vos progres dans le scauoir ou dans la fortune. De ces deux articles je ne vous en puis dispenser, car je prens trop d'interest en ce qui vous regarde de l'vne ou de l'autre façon, et je serois bien marri si j'en estois instruit par d'autres que par vous. Faites moy la faueur d'assurer Monsieur vostre Pere de mon seruice treshumble comme aussi Messieurs Vossius, Gronouius et de ViquefortGa naar voetnoot9), si vous les rencontrés a commodité. Si vous voyes aussi Monsieur de Thou nostre illustre Ambassadeur vous ne scauries me rendre vn office plus agreable qu'en luy protestant en mon nom de la continuation de mes respects et de mon zele pour sa gloire et de la part que je prens a l'accroissement de son bien par lheredité de Monsieur Preuost, mais beaucoup plus a celuy de sa reputation et de lhonneur qu'il se fait dans son employ, cet honneur ne pouuant estre plus grand ni plus digne de sa vertu et de sa naissance. Pour vous je n'ay rien dauantage a vous dire. Vous connoissés mon coeur pour vous et vous scaues que je suis plus quhomme du monde
Monsieur
Vostre treshumble et tresobeissant seruiteur Chapelain.
De Paris ce 20 Juillet 1661.
A Monsieur Monsieur Christianus Huygens de Zulichem A La Haye. |
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