Oeuvres complètes. Tome III. Correspondance 1660-1661
(1890)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 754.
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eu l'honneur de uous escrireGa naar voetnoot5), Aprez quoy ie vous supplie tres humblement agreer que ie vous dise quelque chose de Monsieur Walis, et vous en vserez auec luy de la sorte qu'il vous plaira, n'ayant pas cru que ie deusse respondre autre chose ny à son liureGa naar voetnoot6) ni a une lettre qu'il m'escriuit au mesme tems qu'il m'a esté rendu, qui fut le Jour auant mon depart de cette ville, que ce qu'il vous plaira de uoir par la lettreGa naar voetnoot7) que ie luy escris, Il est uray que J'ay esté surpris de son procede, et que Je n'eusse pas attandu qu'il en dút user de la sorte Enuers Monsieur DEstonuille et par consequent en mon endroit ne luy en ayant jamais donné aucun suiet, que seroit ce si nous auions fait imprimer non seulement les lettres qu'il m'a escrit, mais encore celles qui sont entre les mains de Monsieur de Roberual qui justifient et ses paralogismes, et son aueuglement, pour ne pas dire dauantage, à ne s'en point corriger, Il ne faudroit point d'autre responce a toutes ses inpertinences, Et vous uerriez Monsieur qu'en ce qui concerne les problemes dudit Seigneur DEstonuille il n'a pas seulement failly mais encore a aduoué qu'il ne pouuoit pas y donner dauantage de satisfaction; aprez cela le liure estant imprimé il veut qu'on croye qu'il ne luy a serui de rien pour se corriger, et ce qui est le plus outrageux qu'on a pris de luy ou d'autruy ce qu'il n'a jamais sceu; il faut auoir bien pen de sincerité, pour faire paroistre aux yeux de tout le monde des bagatelles et des bassesses de cette nature, pour moy Je ne scaurois conceuoir les raisons qui l'ont porté a cela; Monsieur de Roberual m'a bien dit auoir escrit à un de ses amis quelque chose sur les fautes qui sont tant dans son liure jntitulé Elenchus geometriae hobbianaeGa naar voetnoot8) que dans son arithmetique des infinisGa naar voetnoot9), mais il n'a rien dit sinon qu'il y auoit telle et telle faute, et Jl ne l'a point fait imprimer, Et quand cela seroit qu'est ce qu'il y auroit de commun auec le liure de Monsieur Destonuille et la maniere toute genereuse dont il en a usé, car il ne s'est pas contenté de donner seulement le tems porté dans son dessi, mais encore trois moys dauantage, durant lesquels Monsieur Vallis ny personne autre n'ont fait rien paroistre de ce qui auoit esté demandé, aprez quoy il a donné jusques à ses principes et à ses methodes, Et pour tout cela ce Braue professeur traitte en pedant des personnes de condition, et cherche a leur dire des jniures sur chaque mot qu'il tourne à sa fantasie. Jl impute a crime d'auoir proposé un prix, ad pompam facere uisum est. Jl chicane sur des clauses que nous auons mis, qui ne dependent neanmoins que de nostre volonté, et veut que nous y ayons mis de l'equiuoque, affigat (dit il) quam uelit mentem uerbis suis, qu'il nous connoit mal! Pour quoy cette longue et inutile apologie de Toricelly repetee en tant d'en- | |
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droits, que nous pouuons facilement conuaincre de faux et de ridicule par les lettres mesme originales de Toricelly que nous auons Entre les mains, Et pouuoit ou dire ce qui s'est passé dans la recherche de la ligne dont il estoit question qu'en rapportant fidellement ce qui est icy connu de touts les geometres, Monsieur Walis uouloit il qu'on mentit comm'il a fait en tant d'endroits de son liure. Quand Jl trouuera quelque chose nous ne dirons pas qu'il ne l'a pas trouué, mais quand nous en aurons veu les demonstrations donnees par un autre, nous dirons librement et en verité qu'il n'en est pas l'inuenteur, Je vous serois trop inportun si Je vous disois tout ce qui ne deuroit point estre dans ce liure, Je n'ay fait que le parcourir, et ce que J'y trouue encore de plus beau en acheuant de le lire c'est qu'il veut que Monsieur DEstonuille ayt pris de luy ce qu'il a de meilleur, auec quel front me peut il dire cela ayant eu toutes ces demonstrations auoirGa naar voetnoot10) que d'auoir receu aucune nouuelle dangleterre, En voyla assez s'il vous plaist et mesme trop, dont vous me permettrez de vous dire encore une sois que vous userez comm'il vous plaira, mais ie crois que la chose ne vaut la peyne d'en parler dauantage, la verité n'ayant point besoin d'autre deffence que d'elle mesme, Je suis de tout mon coeur.
Monsieur
Vostre tres humble et tres obeissant seruiteur de Carcauy.
Monsieur Boulliaud qui ma promis de vous faire tenir cette lettre me presse si fort que ie n'ay eu loisir de la relire. apres auoir Escrit cette lettre J'ay trouué un imprimé de l'annee 1640. qui justifie que Monsieur de Ruberual a pensé le premier à la cycloide. |
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