Oeuvres complètes. Tome II. Correspondance 1657-1659
(1889)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 687.
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ne fust pas assez de poids pour vous y faire faire attention en ce temps là, qui fut il y a 13. ou 14. mois, je suis bien aise que par le commerce que vous auez eus ensemble depuis, vous ayez reconnu son merite qui est certainement extraordinaire. Bien que dans l'estat ou je le trouuay il y a 4. jours il eust peine à parler, il ne laissa pas de le faire sur vostre sujet, et en me donnant vostre lettre du mois de SeptembreGa naar voetnoot2) pour y repondre en sa place, il me tesmoigna en plusieurs manieres combien il vous honnoroit, et combien il faisoit cas de l'honneur de vostre amitié. C'est donc, Monsieur, pour accomplir la volonté d'un amy qui m'est si cher, et d'une personne qui vous est si acquise, que je m'acquitte auec une joye meslée de tristesse de la commission que j'ay receüe, pour vous dire de sa part que pour ce qui est de la Pascaline, ou plustost du Pascalin, il n'est point encore parti de Paris, attendant toujours l'occasion d'une balle qui n'est point allée comme l'on croyoit, mais qui ira apparamment bientost, pour le moins en vas-je soliciter par lettres le Sieur PetitGa naar voetnoot3), qui est en quelque façon excusable de ce retardement par les grandes affaires qu'il a cües depuis 2. ou 3. mois, et qu'il a encore par les mauuais offices que les Peres Jesuites taschent de luy rendre auprés de ceux qui gouuernent Paris en l'absence de la Cour. Pour les 2 horologes dont vous estes en peine, et que vous dites auoir enuoyées dez le mois de May, elles ont esté receües il y a longtemps, et on est étonné de ce que vous n'en auez pas receu les tres humbles actions de graces qui vous en ont esté rendues par lettresGa naar voetnoot4). On attend la 3e dont vous parla Monsieur BrunettiGa naar voetnoot5), qui sera payée au Sieur Petit pour Monsieur Elzeuier, ainsy que vous le marquez. Pour ce qui regarde, Monsieur, le surplus de vostre lettre touchant la façon des horologes et de vos pendules je n'entreprendray pas de vous en parler, estant tres ignorant en cela comme en toute autre chose. Je vous diray seulement que cette inuention de regler les horologes par un moyen si facile qu'est le pendule, est tellement dans l'estime et dans l'approbation generale de tous ceux qui en ont veu, que je ne doute point que cela ne rende bientost vostre nom immortel par toute la terre. Permettez neanmoins, Monsieur, que je vous dise peutestre auec trop de liberté, mais auec une affection et une passion sincere de vous seruir, que je vous souhaite une immortalité plus auantageuse et plus chrestienne que celle là, et que ce me seroit une joye et un honneur extreme si je vous pouuois tesmoigner jusqu'a quel point je suis
Monsieur
Vostre tres humble et tres obeissant seruiteur Du Gast. | |
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J'attens presentement des nouuelles de Monsieur de Bellair. J'auray soin de vous en mander au voyage suiuant; car je le doibs reuoir aprés demain. J'ay oublié ce qu'il m'a dit touchant vostre Sisteme de Saturne.
Poste de Hollande.
A Monsieur Monsieur Hugens de Zulichem A la Haye en Hollande. 17 |
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