Oeuvres complètes. Tome II. Correspondance 1657-1659

N^o 647.
C. Brunetti à Christiaan Huygens.
6 août 1659.

La lettre se trouve à Leiden, coll. Huygens.

a Paris ce 6 Aoust 1659.

Monsieur

Vne petite maladie qui m'a causé plusieurs accez de fieure, m'a empeschè de commencer mon grand uoyage que i'espere d'entreprendre dans trois iours, et m'a priué de la consolation de uous escrire plus souuent que ie n'ay fait, sçachant principalement que uous auez pris la peine de faire faire une horologe sonante auec le quadrant et l'aiguille d'argent, et qui marque les secondes. J'espere que

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uous aurez receu la lettre¹⁾ que ie m'estois donne l'honneur de uous escrire touchant l'argent qui falloit enuoyer; cest a dire que uous eusses agreable qu'on le deboursast a quelqu'un a Paris, ou qu'on uous l'enuoyast a la Haye par la uoye de Monsieur Elseuir ou de quelque autre; J'espere aussy que uous aurez receu la lettre²⁾ que Monsieur de Belair uous a escrit, pour uous faire sçauoir qu'il a conseigné a Monsieur Petit libraire³⁾ a Paris, la machine appellée la Pascaline pour uous l'enuoyer par la premiere occasion; Jl auroit bien uoulu uous escrire de rechef pour uous supplier d'auoir la bontè de ordonner pour luy une autre horologe tout de mesme que celle dont nous uenons de parler cy dessus; car il en a estè priè d'un Seigneur de grande condition qui desire d'en auoir un semblable mais parceque le mesme Monsieur de Belair est un gentilhomme fort discret, en toutes choses; il a cru que c'estoit prendre trop de libertè auec uous de qui il n'est connu que de nom: c'est pourquoy il m'a instemment priè de uous en supplier pour luy, et bien que ie me connoisse n'auoir point aucun merite aupres de uous; sçachant toutefois quelle est uostre bontè et generositè tout ensemble, i'ay resolu uolontier de me charger de uous en escrire pour luy; et uous prier de uouloir en mon absence, luy donner aduis non seulement de ce que uous aurez fait ou ordonne pour l'horologe dont on uous auoit priè; mais aussy de luy faire sçauoir si ce ne uous sera point incommode d'en ordonner un' autre et le faire trauailler le plus tost qu'il sera possible; enuoyant en mesme temps le pris; c'est a dire si, pour liures, on doit entendre de france, ou de Hollande. Vous pourrez enuoyer la lettre auec la mesme adresse que uous auiez accoustumè de m'enuoyer celles dont uous m'auez fait l'honneur, et uous pourez faire le dessus ainsy.

A Monsieur Taigner Docteur de Sorbonne, chez monsieur Taigner Proccureur au Parlement en la rüe Quinquampois pour faire tenir a monsieur de Belair Escuyer de monsieur le Duc de Luynes a Paris. Ou comme mieu uous semblera. uous suppliant cependant de me conseruer l'honneur de uostre amitiè; et si ie seray contreint d'aller m'embarquer en Hollande ie ne manqueray pas de uenir uous asseurer de mes treshumbles seruices; mais ie croy que ce serà en france d'ou ie partiray pour reuenir dans sept, ou huict mois; mais en quel lieu ie puisse estre ie seray touiovrs auec toute ueritè et de tout mon coeur

Monsieur

Vostre treshumble et tresobeissant seruiteur l'Abbe Brunetti.

Je uous supplie Monsieur, de faire mes treshumbles baisemains a Messieurs

1) Nous n'avons pas pu trouver cette lettre dans nos collections.

2) Voir la Lettre N^o. 639.

3) Voir la Lettre N^o. 631, note 5.

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Vanderual⁴⁾, et Vossius. J'estois si a la haste que ie ne sçay comment i'ay derobè ce peu de temps; Je vous demande pardon de la façon si uillaine d'escrire.

A Monsieur Monsieur Christianus Hugens de Zulichem. a la Haye.

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4) Jacob van de Wal, médecin du Prince Frederik Hendrik, était poète latin et ami de Constantyn Huygens, père.