Briefwisseling van Hugo Grotius. Deel 11
(1981)–Hugo de Groot– Auteursrechtelijk beschermd4549. 1640 maart 7. Van Ch. MariniGa naar voetnoot1.Monsieur, Je voy par la vostre du 21 courrantGa naar voetnoot2 la peine que vous prenez pour la liberté de monsieur électeur PalatinGa naar voetnoot3, dont la détention fait desgouster tout le monde. I'ay peur que la Suède ne prenne que résolutions peu aggréables à la France, voyant qu'elle ne fait ce à quoy elle est obligée par des traittés et que l'Angleterre et d'autres demeurent à bras croisés laissans tomber tout le fait de la guerre sur nostre BanierGa naar voetnoot4 que Dieu vueille assister par sa grâce et come nous espérons qu'il le fera. Mais il seroit aussy raisonable que la France au moins s'estant usurpée l'authorité sur les Vinarois les fait marcher et faire des diversions au soulagement de nostre Banier sans attendre qu'une nouvelle armée d'Italie vienneGa naar voetnoot5 fondre sur eux, en quoy on travaille puissamment de tous costés. L'alliance entre l'empereur, l'archiduchesseGa naar voetnoot6 et l'EspagnolGa naar voetnoot7 estant desià conclue et ratifiéeGa naar voetnoot8 de l'un et de l'autre costé sur ce suject, vous le verrez par cy-joncte copie qu'il vous plaira envoyer en Suède. Pour faciliter cecy l'empereur demande une diète générale des Suisses qu'on doit intimer pour le 8/18 de Mars prochain sans qu'on sâche le suject. Mais il est fort usé à présumer que les Grisons et Suisses estans compris en icelle alliance, on voudra les derniers persuader à la conjonction des forces pour le recouvrement d'Alsace ou pour le moins se procurer des levées, vivres et munitions avec le passage par la Suisse; et tout le monde criant contre la France à cause de son procédé non attendu, ie crains qu'on n'obtienne quelque chose à nostre désadvantage. Car les Suisses romanistes on peut gagner par l'argent come trop avaricieux et les protestans come trop riches se lairront ployer à tout par des menaces pour se conserver en paix. De Salze sont venus 4 mille Allemans et 4 mille Italiens et de Naples on attend 2 ou trois mille hommes, dont les Espagnols formeront un puissant corps en Italie pour se mettre à bon heure en campagne, voyans qu'il y a peu d'apparence qu'on puisse conclure une paix ou tresve pour cest' an en Italie, où toutes résolutions panchent à la guerre. Au reste, monsieur, ie pren à bon comte vos espérances que me donnez de mon affaire, qui à mon advis sera encor à la longue, estant pourtant raisonable que monsieur | |
HeufGa naar voetnoot9 m'assiste cependant pour le moins de cent ou 200 dalers conforme mes précédantesGa naar voetnoot10 pour me délivrer de la peine d'en emprunter d'advantage des marchands Suisses qui sont certes d'estranges gens en matière d'argent, quand il en faut prester aux estrangers. Ie vous supplie d'y travailler, tant qu'il vous est possible, et ne le pouvant obtenir, deschiréGa naar voetnoot11 s'il vous plait mon acquit que ie vous ay envoyé. Je me reccomande à vos bonnes grâces et demeure, monsieur, tout le vostre
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De Zurig, ce 26 de Feber. 1640.
Les députés GrisonsGa naar voetnoot12 sont encor à Insprug sans rien faire. Lunedy qui vient se fera la diète des cattoliques à Lucerne, où les ministres Espagnols les voudront préparer à celle de Bade pour la faire réussir à son advantage. Les traittés de Savoye s'en vont en fumée de l'un et l'autre costé et, tant que les princesGa naar voetnoot13 ne voudront renoncer à l'amitié Espagnole, l'accomodement sera tousiours difficile. I'escris au jeune baron OxenstirnGa naar voetnoot14 et vous reccomande le paquet. | |
Boven aan de brief schreef Grotius: Rec. 22 Martij. En in dorso: 26 Febr. 1640. Marin. |
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