Briefwisseling van Hugo Grotius. Deel 11
(1981)–Hugo de Groot– Auteursrechtelijk beschermd4497. 1640 februari 2. Van Ch. MariniGa naar voetnoot1.Monsieur, J'appren par la vostre du 17 courrantGa naar voetnoot2 que l'affaire du prince PalatinGa naar voetnoot3 a esté bien mal conduict et si l'Angleterre a eu quelque desseing de brouiller les affaires du royGa naar voetnoot4 par son | |
moyen, la raison requéroit qu'il prist son chemin par l'Hollande et non pas par la France qui a sceu veiller sur son passage, sur quoy plusjours se formalisent fort croyans qu'il y a du mystère de l'un et l'autre costé. Il faut voir vers où eslatera l'armement d'Angleterre qu'on tient icy qu'il se face contre la France, ce qui estant l'Espagnol gagneroit son ieu en Italie où l'on croit que l'armée Espagnole s'estant desgagée du siège de Salze viendra, ou bien la meilleure part des Walons, Allemans et Italiens, en la place de ceux qu'on veut envoyer en Alsace une armée particulière se formant desià dans le Tyrol où il y a environ deux mille a pied et 500 chevaux, et pour plus gran nombre les Espagnols ont demandé quartier aux quatre baillages delà le mont d'Arle. Mais ceux de Feldkirch s'y opposent disans qu'en vertu des traittés faits avec les Grisons on ne puisse loger des gens d'armes dans leur voisinage ayans envoyé un exprès à Coire pour y prendre bonne information sur cest affaire. Les Voltolins commencent à se remuer à cause de certains imposts que les Grisons y ont mis contre leur statuts et le serment fait à Milan, dont le marquisGa naar voetnoot5 s'en est pleint bien rudement par l'agent d'Espagne qui réside à CoireGa naar voetnoot6 les exhortant d'y remédier et faire sortir au plustost les pauvres protestans de la Voltoline. Mais les Grisons ne hastent trop en cela; ayans fait entendre au dit marquis qu'ils croyent pouvoir gouverner son pays à sa mode come il fait celuy de son maistreGa naar voetnoot7, et s'assemblent derechef à Coire sur ce suject, se mettans de iour à aultre plus mal avec les Espagnols qui les accusent de l'infraction de l'alliance que ces pauvres gens ne peuvent accomplir en tous points qu'ils ont solennellement jurez. Cecy me fait aussy appréhendre que leur députez à InspurkGa naar voetnoot8 en emporteront peu de satisfaction, surtout en ce qui touche les prétensions de l'Austriche sur les 8 droitures et l'Engadine basse. Messieurs de Lucerne commencent à changer de langue, donnans des bonnes paroles et promesses à l'ambassadeur de SavoyeGa naar voetnoot9 de ne vouloir avoir rien affaire de ceste nouvelle ambassade des princes, ont aussy rudement tansé le colonel AmrinGa naar voetnoot10 qu'il ayt logé dans sa maison leur ambassadeurGa naar voetnoot11 qui non obstant tant des affronts receus tâche néatmoins de faire une assemblée de 6 cantons à ses despens pour leur persuader laGa naar voetnoot12 justice de sa cause. Cependant les traittez entre MadameGa naar voetnoot13 et les princesGa naar voetnoot14 s'eschauffent et plusiours points sont desià accordez entr'eux come le verrés par cy-ioint advisGa naar voetnoot15. Les brouilleries de la Suisse tant en particulier qu'en général ie les vous manderay par le prochain ordinaire, en attendant cependant de vos bonnes nouvelles touchant les deux cent riis dalers dont ie presse monsieur HeufGa naar voetnoot16 et qui me sont à cest'heur à cause des despences journalières tant nécessaires, n'ayant sur moy plus d'argent que pour trois sepmaines et rugissant de honte d'en demander à nos marchands trop intéressés et mesfians in superlativo oultre que les deubtes qu'ont icy le général HofkirckGa naar voetnoot17 et le résident d'AngleterreGa naar voetnoot18 sans pouvoir estre | |
payés jusques à cest'heur, causent aussy à moy un mauvais crédit envers mes créanciers. Je vous baise les mains et demeure, monsieur, Tout le vostre
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De Zurig, ce 23 de Jenvier 1640. | |
Boven aan de brief schreef Grotius: Rec. 18 Febr. En in dorso: 23 Ianuarij 1640. Marin. en: 23 Ian. 1640. Marin. |
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