De Tweede Ronde. Jaargang 18
(1997)– [tijdschrift] Tweede Ronde, De– Auteursrechtelijk beschermd
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Drie gedichten
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XXIIIls ne nous disent rien, les morts, de ce que l'ombre
leur a appris. Et même s'il semble parfois
qu'ils viennent se pencher par-dessus notre épaule
et nous appellent d'une voix faible, rien ne parvient
à nos oreilles de leur souffle privé de corps. La lumière
suffit à tout éteindre de leur appel.
Si nous les entendions, c'est qu'une nuit
plus absolue que toute nuit enserrerait nos propres corps,
nous dont les sens veillent toujours, même endormis.
Et c'est pourquoi parfois, à la faveur d'un extrême sommeil
malgré tout, ils adviennent, lorsque nous-mêmes approchons d'eux.
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XXXLange tijd hoorde ik je 's avonds nog
de vertrouwde wezens bij hun naam noemen
in het afnemende licht, en je stem galmde een beetje.
En daarna werd de herinnering zeldzamer, maar altijd
wanneer ik mijn ogen sloot, voelde ik nog je warme
hand die streek over mijn polsen of mijn voorhoofd.
En nu zie ik mijn moeder die op je lijkt
met dezelfde pas lopen als jij, dezelfde wijsheid
schenkend en verlangend in haar ogen.
Soms bid ik dat je wandelaarspassen
ondanks de tijd nog dichter langs mijn slaap passeren.
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XXXLongtemps je t'entendis encore, le soir,
appeler par leurs noms les êtres familiers
dans la lumière déclinante, et te voix résonnait un peu.
Et puis le souvenir se fit plus rare, mais toujours
quand je fermais les yeux, je sentais encore ta main
chaude qui m'effleurait les poignets ou le front.
Et maintenant, je vois ma mère qui te ressemble,
aller du même pas que toi, la même offrande
et la même demande de sagesse dans les yeux.
Parfois, je te prie que tes pas de promeneuse
malgré le temps passent plus prés de mon sommeil.
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XLIIOf je nu aankomt of vertrekt, altijd
geven steden in de nacht dezelfde lichtsignalen
diep vanuit hun geheim. Een kind speelt bij een kerk,
voor een raam strekt een vrouw
een schreeuw lang haar hand uit, aan 't einde van een laan
gaat een jongen, onkundig van zijn schoonheid. En lakens klapperen,
donderslagen in de witte handen van Aeolus die schitteren
diep in een park, wanneer een sluimerende god
zich komt nestelen in hun storm. Altijd
dezelfde valstrik, hetzelfde raadsel van 't voorbijgaan, poëzie,
jij die ondanks jezelf op betovering hoopt.
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XLIIToujours, qu'on arrive ou qu'on parte, les villes
font dans la nuit les mêmes signes de lumière
du fond de leur secret. Un enfant joue près d'une église,
à une fenêtre une femme
étend la main le temps d'un cri, un garçon au fond d'une allée
passe dans l'inconscience de sa beauté. Et des draps qui claquent,
tonnerres dans le mains d'Éole blancs qui brillent
au fond d'un parc, quand un dieu sommeillant
vient se blottir dans leur orage. Toujours
le même leurre, la même énigme du passage, poésie,
toi qui espères malgré toi l'enchantement.
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