Les Bataves à la Nouvelle-Zemble, poème en deux chants, suivi de poésies diverses de Tollens, de Bilderdyk et du traducteur(1828)–Willem Bilderdijk, Aug. J.Th.A. Clavareau, Hendrik Tollens– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 261] [p. 261] Comme on gagne le ciel. Conte. Trois humains terminaient ici-bas leur carrière: Pour avoir place en paradis, Tous trois s'en vont trouver St Pierre. ‘Venez, leur dit le saint; approchez, mes chers fils. Vous, François, répondez: qu'étiez-vous sur la terre? Qu'avez-vous fait pour mériter le ciel?’ - ‘Je suis resté célibataire. Plein d'un zèle fervent, tous les jours en prière, J'espérais des élus le bonheur éternel.’ - ‘J'entends. Le mariage à vos yeux était triste; Vous avez craint les soins qu'il entraîne après lui. Mais en restant garçon l'on vit en égoïste: Vous n'entrerez pas aujourd'hui. Vivre pour soi n'est pas une oeuvre méritoire: [pagina 262] [p. 262] Mon cher, vous subirez dix ans de purgatoire. Vous, Jean, avez-vous mieux employé votre temps? Parlez; contez-nous votre histoire.’ - ‘Grand saint, je fus pendant vingt ans, Dans les liens du mariage. Mes bras ont travaillé pour nourrir dix enfans: La paix et le bonheur régnaient dans mon ménage.’ - ‘Marié! dix enfans! mon fils, que de vertus! Allez, assez long-temps vous fites pénitence; Entrez et rangez-vous au nombre des élus: De qui sert bien son Dieu telle est la récompense.’ Le troisième avançait et croyait, pour le moins, Avoir en paradis la place la plus belle. ‘Du mariage aussi, moi, j'ai connu les soins; Et même quand la mort cruelle De ma femme ferma les yeux, J'en pris une autre.’ - ‘Une autre! malheureux! Je sais qu'il faut souffrir pour le repos de l'ame; Mais croyez-moi, mon fils, c'est assez d'une femme. Allez, allez, les fous n'entrent point dans les cieux.’ Vorige Volgende