Les Bataves à la Nouvelle-Zemble, poème en deux chants, suivi de poésies diverses de Tollens, de Bilderdyk et du traducteur(1828)–Willem Bilderdijk, Aug. J.Th.A. Clavareau, Hendrik Tollens– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 247] [p. 247] Oui, c'est bien Elle. Amour, tu veux que de Corinne Pour toi j'esquisse le portrait; Prête-moi ta touche divine, Et je la peindrai trait pour trait. Que ton feu créateur m'inspire Et s'empare de tous mes sens: Sous mes pinceaux, dans mon délire, Vont briller ses attraits naissans. Traçons d'abord son front modeste, Ombrageons-le de ses cheveux, Et qu'un regard doux et céleste Embellisse encor ses beaux yeux. Sur cette bouche séduisante, Qu'un souris semble voltiger: [pagina 248] [p. 248] Déjà sa tête ravissante Paraît sous mon pinceau léger. Penchons un peu ce cou d'albâtre, Formé par les mains de l'Amour, Et des charmes qu'il idolâtre, Dessinons le tendre contour. Mais quoi!... mon coeur bat et palpite... Je n'ose peindre tant d'appas. Je tremble. Quel trouble m'agite! Amour, ne m'abandonne pas. Il faut pourtant finir l'ouvrage, Puisque l'Amour en a fait choix: Achevons ce gentil corsage, Ce bras charmant, ces petits doigts. Corinne est aimable et jolie: Ses traits, son esprit, tour à tour, Font naître, en notre ame ravie, Désirs de plaire et feux d'amour. Tantôt, c'est une fleur légère Qui fixe l'aile des Zéphyrs, Tantôt une jeune bergère Qui semble appeler les plaisirs. Jamais ni peine, ni tristesse N'altère sa douce candeur; [pagina 249] [p. 249] Corinne est une enchanteresse; Tout cède à son charme vainqueur. Les Dieux, dans ce doux assemblage, Épuisèrent tout leur savoir, Et l'Amour, cet enfant volage, Mit en elle tout son espoir. Quand on la voit, il faut se rendre: Son caractère est un trésor; Dès qu'elle parle, on veut l'entendre; Elle cesse, on l'écoute encor! Voilà son image fidelle. Sans l'aimer qui pourrait la voir? Oui, c'est Corinne; oui, c'est bien elle: Oh! que l'Amour a de pouvoir! Vorige Volgende