Les Bataves à la Nouvelle-Zemble, poème en deux chants, suivi de poésies diverses de Tollens, de Bilderdyk et du traducteur(1828)–Willem Bilderdijk, Aug. J.Th.A. Clavareau, Hendrik Tollens– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 243] [p. 243] L'Oiseau captif. Chantre harmonieux du bocage, Pourquoi ces lugubres accens? Qu'est devenu ce doux ramage Qui, sous un dôme de feuillage, Portait l'extase dans mes sens? Naguère mon ame attendrie, En s'égarant au fond des bois, S'enivrait de ta mélodie, Et dans sa vague rêverie, Restait suspendue à ta voix. Hôte de la plaine éthérée, Tu gémis les nuits et les jours, Depuis qu'une cage dorée, [pagina 244] [p. 244] Par une main dénaturée, Vint t'arracher à tes amours. Pauvre captif! plus d'allégresse Dans les chaînes de l'oiseleur! Que ta solitaire tristesse Soupire, soupire sans cesse Et tes regrets et ta douleur! Naguère, dans l'ombre naissante, Tu modulais tes airs joyeux; Et, sur la branche vacillante, Libre alors, ton aile brûlante Caressait l'objet de tes feux. Combien j'aimais cette harmonie Qui se perdait dans le lointain, Lorsque ta compagne chérie, Auprès de toi donnait la vie Aux germes que couvait son sein! L'amour n'agite plus ton aile; L'écho ne redit plus tes chants; Et cette rapide étincelle [pagina 245] [p. 245] Qui s'élançait de ta prunelle, S'éteint dans tes yeux languissans. Et toi, superbe créature, Homme! ravale ton orgueil: C'est toi seul qui de la nature Détruis la plus belle parure; C'est toi qui la couvres de deuil! Oiseau! que ta mélancolie Sait bien intéresser mon coeur! Hélas! tu perds plus que la vie: Quand la liberté t'est ravie, Plus d'espérance de bonheur. Vorige Volgende