Les Bataves à la Nouvelle-Zemble, poème en deux chants, suivi de poésies diverses de Tollens, de Bilderdyk et du traducteur(1828)–Willem Bilderdijk, Aug. J.Th.A. Clavareau, Hendrik Tollens– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 241] [p. 241] Mélancolie. Séjour de paix! ô chère solitude, Où j'avais cru retrouver le bonheur; C'en est donc fait: l'ardente inquiétude Plus que jamais est rentrée en mon coeur. Que me veux-tu, sombre Mélancolie? Quel Dieu cruel a détruit mon repos? Tes noirs soucis empoisonnent ma vie; Je souffre, hélas! et tout aigrit mes maux. Par le travail si je veux me distraire, Je crois d'abord dissiper ma douleur: Ma plume tombe; et la tristesse amère Revient encore augmenter mon malheur. Fuyons la ville et son faste insipide: Les champs, les bois m'offrent leurs doux attraits. [pagina 242] [p. 242] Mais quoi! déjà l'ennui, tyran perfide, Livre mon ame à de nouveaux regrets. De l'amitié je ne sens plus les charmes: A ses douceurs, à son tendre abandon, Ont succédé les peines, les alarmes. Je fuis l'amour; je tremble à son seul nom. Aux jeux, aux ris je montre un front sévère, Et les plaisirs sont pour moi des tourmens. Souvent des pleurs humectent ma paupière: Le chagrin seul remplit tous mes momens. Quoi! plus d'espoir, plus de douce chimère! Tout est fini.... Plus de rêves trompeurs! Trop courts instans d'une joie éphémère, Que vous laissez de vide dans nos coeurs! Hélas! où fuir cette Mélancolie Qui de poisons vient abreuver mes jours? Toujours souffrir et se plaindre toujours!.... Ah! sans bonheur qu'est-ce donc que la vie? Vorige Volgende