Les Bataves à la Nouvelle-Zemble, poème en deux chants, suivi de poésies diverses de Tollens, de Bilderdyk et du traducteur(1828)–Willem Bilderdijk, Aug. J.Th.A. Clavareau, Hendrik Tollens– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 53] [p. 53] Au Temps. O toi, dont la course rapide, Sur ce globe agité m'entraîne incessamment, De mon char vagabond infatigable guide, Arrête! laisse-moi respirer un moment. O temps, qui jamais ne reposes, Ralentis ton essor; imprudent! où vas-tu? Tantôt sur des écueils et tantôt sur des roses, Regarde quel chemin nous avons parcouru! Regarde! déjà, sur ma tête, J'ai senti s'amasser le poids de nombreux jours; Déjà plus d'une fois j'ai bravé la tempête: J'ai besoin de repos, et tu marches toujours! Ainsi qu'une flèche lancée, Que d'objets ont passé sous mes yeux éblouis! [pagina 54] [p. 54] Et comme une ombre vaine, en naissant effacée, Que d'objets devant moi se sont évanouis! Hier, dans ta course bruyante, Sous tes pas fugitifs des fleurs allaient s'ouvrir: Ta vitesse égara ma main impatiente, Et j'effeuillai la rose en voulant la cueillir. Arrête, ô vieillard insensible! J'ai perdu des trésors; retourne sur tes pas. Vois mes regrets amers!.. Mais, toujours inflexible, Tu fuis avec ma plainte et ne m'écoutes pas. Fatigué d'un si long voyage, Ne sens-tu pas des ans le pénible fardeau? Où vas-tu? le bonheur sera-t-il mon partage? Où vas-tu? - Tout ici me répond: au Tombeau! Oui! c'est là, là qu'àprès l'orage, Doit se lever pour moi l'aurore des beaux jours; C'est là que la douleur passe comme un nuage; C'est là qu'est le repos! ô Temps! poursuis ton cours! Vorige Volgende