Les Bataves à la Nouvelle-Zemble, poème en deux chants, suivi de poésies diverses de Tollens, de Bilderdyk et du traducteur(1828)–Willem Bilderdijk, Aug. J.Th.A. Clavareau, Hendrik Tollens– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 51] [p. 51] Le Ruisseau gelé. Ruisseau, toi qui m'offrais l'image de la vie, Dans la belle saison; Toi qui, naguère encor, le long de la prairie, Glissais, à petit bruit, sur ta rive fleurie, A travers le gazon; Ruisseau, que tient captif la piquante froidure, Emblême de la mort, Dont l'immuable loi pèse sur la nature; Ruisseau, qui fis cesser ton caressant murmure, Au souffle aigu du Nord; Immobile et glacé, serais-tu le présage De mon sort à venir? Tes flots n'abreuvent plus ton languissant rivage; Ton cours s'est arrêté.... D'un semblable partage, Voudrais-tu m'avertir? [pagina 52] [p. 52] Vois! sur tes bords roidis, comme autrefois ton onde, Je passe encor gaîment; L'oeil fixé sur le but où mon espoir se fonde, Je passe, et pour cesser ma course vagabonde, Il suffit d'un moment! Ruisseau, que ton aspect assombrit ma pensée!..... Mais d'où naît ce rayon Qui se joue, en tremblant, sur ton onde glacée? Voudrais-tu, tout-à-coup, de mon ame oppressée, Flatter l'illusion? L'air du printemps s'approche; il reverdit la plaine; Tout semble respirer. Les Zéphyrs ont brisé l'écorce qui t'enchaîne; Le cristal de tes flots se fond à leur haleine, Et tu vas murmurer. Ah! quand sur moi la mort étendra son nuage, Une même clarté Viendra me ranimer au terrible passage: Oui! paisible Ruisseau, ton réveil est l'image De l'Immortalité! Vorige Volgende