No 2882.
Christiaan Huygens à Basnage de Beauval, Rédacteur de l'Histoire des Ouvrages des Sçavans.
[novembre 1694].
La minute se trouve à Leiden, coll. HuygensGa naar voetnoot1).
La pièce a été publiée dans l'Histoire des Ouvrages des SçavansGa naar voetnoot2)
pour les mois de septembre, octobre et novembre 1694, sous le mois de novembre pp. 128 et 129.
Elle est la réplique au No. 2881.
Ayant dêja tâché deux foisGa naar voetnoot3) (Mr. Huygens)Ga naar voetnoot4) en vain de desabuser M. Renau, touchant les erreurs qu'il y a dans son livre de la Manoeuvre, je crois que ce seroit perdre le tems que de vouloir insister davantage, après ce que j'ai dit dans ma replique que vous avez inserée dans le mois d'Avril 1694. J'en demeure donc là: & puis qu'il a bien voulu faire imprimer cette replique ensemble avec la réponse
| |
qu'il y a faite, je ne suis pas en peine que ceuxGa naar voetnoot5) qui auront bien examiné ces deux pieces, puissent juger en sa faveur. Je croi même que Mr. Renau après avoir consideré plus à loisir mes objections, pourra reconnoître sa faute, puis qu'il agitGa naar voetnoot6) de bonne foi, & qu'il ne soutient sa Theorie que parce qu'il est persuadé que la raison est de son côté. Il pourra s'appercevoir qu'il explique mal dans cette derniere reponse à quoi se reduit nôtre dispute; puis qu'il prend le mot de force ou de puissanceGa naar voetnoot7) dans un autre sens que je ne l'ai pris: d'où il arrive aussi necessairement, à cause des differentes definitions, qu'il prend des conclusions differentes des miennes. Mais celle où il determine les espaces que doit parcourir le vaisseau dans les deux cas, suit si peu de son raisonnement precedent, que je m'étonne qu'il l'ait pu prendre pour legitime. Il verraGa naar voetnoot8) ici ce que m'écrivent touchant nôtre different deux illustres Geometres, que je pourrai nommer s'il est necessaire; après leur en avoir demandé la permission. L'unGa naar voetnoot9) conclut par ces motsGa naar voetnoot10). Quand on est entêté, sur tout dans les questions où la
Physique a part, je trouve qu'on en revient difficilement. Il me semble que si vôtre replique ne le fait point, il seroit assez inutile que d'autres l'entreprissent. L'autreGa naar voetnoot11) dit: j'ai vu avec chagrin que Mr. Renau ne s'est pas rendu à vos raisonnementsGa naar voetnoot12), & qu'il se croyoit assez fort pour s'opposer tout seul & à vous, & à tout ce qu'il y a de Mathematiciens au monde; j'aurois été tenté de joindre mes raisons aux vôtres, & d'imprimer une double demonstration que j'ai de la proposition que l'on conteste, si &c. |
-
voetnoot1)
- Elle occupe la page 126 du livre J, où elle porte la susscription: ‘Raisons qu'a M. Huguens pour ne plus continuer la dispute avec mr. Renau touchant la Theorie de la Manoeuvre des Vaisseaux’. Elle y est précédée par le projet suivant, inachevé, d'une réponse à la pièce No. 2881:
‘Comment il devoit conclure en faisant mention de la resistance de l'eau’.
‘Il n'est pas estrange que nos conclusions de mr. Renau et de moy soient differentes, puis que nos definitions different. Moy, apres avoir exprimè la force, dont le vent pousse le voile CD [voir la figure de la pièce No. 2881] selon BG, par un certain poids Q, par ex. de 100 livres, je dis que ces 100 livres sont la force, par laquelle le point B est tirè en bas suivant la perpendiculaire BG. Et ce point B estant obligè par la corde BR d'aller par la droite BK, je dis que le poids T capable de l'empescher de suivre cette voie, est la force dont ce point B est tirè suivant BK. mais mr. Renau apelle la force que le poids fait selon BG, le produit de sa pesanteur et de sa vitesse a descendre, comparant ce produit avec celuy de la pesanteur de T avec sa vitesse a monter pendant que Q descend le quel produit il prend aussi pour la force du poids T. Il met ensuite le mot de puissance an lieu de force pour ces produits. Nous n'entendons donc pas la mesme chose luy et moy par le mot de force. Mais je ne luy disputeray pas sa definition; on peut entendre force ou puissance comme il le fait. Voions a quoy aboutit son raisonnement en ce qui est des vitesses du vaisseau dont il est question’.
‘Il demontre fort bien que le poids Q est en equilibre, soit avec le poids T, quand le point R est fixe; soit avec le poids Y quand le point X est fixe; soit en fin avec les deux poids T et Y, quand ils pendent sur des poulies X et R. Ce sont des choses connuës dans la mechanique, et qui ne souffrent point de doute.
Il est encore vray, ce qu'il dit’.
-
voetnoot2)
- Elle fait partie de l'article X, intitulé ‘Extraits de diverses Lettres’.
-
voetnoot4)
- Les mots entre crochets ont été intercalés par Basnage de Beauval. Dans la minute la pièce débute comme il suit: ‘Ayant taschè en vain par deux fois de desabuser’, etc.
-
voetnoot6)
- La minute a: ‘puis qu'il paroit qu'il agit’.
-
voetnoot7)
- Dans la minute les mots ‘ou de puissance’ manquent. Comparez d'ailleurs, pour mieux saisir la portée de ce qui va suivre, le projet de réponse reproduit dans la note 1.
-
voetnoot8)
- La minute intercale ici les mots ‘au reste’.
-
voetnoot11)
- Probablement de la Hire. Comparez la Lettre No. 2859, à la page 624.
-
voetnoot12)
- Au lieu de ce qui précède on lit dans la minute ‘L'autre. j'ay vu avec quelque indignation que Mr. Renau ne se rendoit qu'a demi a vos raisonnemens, et’ etc.
|