Oeuvres complètes. Tome X. Correspondance 1691-1695
(1905)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekend
[pagina 83]
| |
No 2676.
| |
[pagina 84]
| |
l'impossibilité de la quadrature des ovales ne pourroit repondre, qu'une telle ovale seroit fausse et non pas composée d'une même ligne recourante, comme il semble que son raisonnement demande, puis qu'une parabole continuée ne tombe pas dans l'autre. Mais vostre ligne qui fait 8 est veritablement recourante, et son raisonnement y est applicableGa naar voetnoot7), quoy qu'elle n'ait pas justement la forme d'une ovale, et selon luy, elle ne devroit pas estre generalement quadrable. Il seroit bon de considerer son raisonnement en luy même, pour voir où gist le manquement. Quant au cercle et à l'ellipse, l'impossibilité de leur quadrature generale est assez demonstrée, mais je n'ay pas encore vû qu'on aye donné aucune demonstration pour prouver, que le cercle entier, ou quelque portion determinée n'est pas quadrable. Je n'auois pas fait attention à l'endroit de vostre precedente, où vous aviés parlé des calculs sur la resistence du milieu. Mais quand j'y aurois pris garde je n'estois pas en estat d'entrer assés là dedans, estant extremement distrait, et occupé à des matieres qui en sont trop eloignées et pour les quelles je suis extremement pressé. Et le plus grand mal est, que je commence à auoir les yeux incommodés. C'est la meme raison qui m'a fait tant tarder à mettre au net, ce que j'ay sur la ligne de la chaine. Monsieur Bernoulli a déja envoyé sa solution à Messieurs de Leipzig, qui en ont averti le public, quoy qu'ils n'ayent pas encor mis sa solution dans les Actes. Ils m'en ont averti aussi, et je leur ay écrit que vous en aviés aussi la solution, et que je scaurois de vous si vous la voudriés envoyer pour estre publiée dans leur Actes avec les autresGa naar voetnoot8). Comme je n'écris pas immediatement à Mr. Bernoulli et que d'ailleurs il est à couuert de tout soubçon, ayant deja envoyé sa solution, je ne croy pas qu'il soit necessaire de luy envoyer un chifre. Et comme le terme est expiré en effect parce que j'auois promis seulement d'attendre jusqu'à la fin de l'année précédente Messieurs de Leipzig m'ont sommé d'envoyer ce que j'ay sur ce probleme pour ne pas trop retarder l'edition de ce que Mr. Bernoulli leur a envoyé. C'est donc ce que je dois faire bien-tost. Et il depend de vous, Monsieur, comment vous en voudrés user. En cas que vous voulussiés l'envoyer à Messieurs de Leipzig, il n'y a pas lieu de douter qu'ils en usent fidelement, comme je croy qu'ils ont fait à l'egard de celle de Mr. Bernoulli, dont je n'ay rien vû, et j'aurois esté faché de la voir, pour les raisons que vous avés marquées. Je croy qu'il sera bien difficile de trouuer la regle de la declinaison de l'aimant, mais je ne voy pas pourquoy vous jugés qu'il n'y en a point, si ce n'est qu'on y trouve des sauts, c'est a dire qu'il y ait une grande difference de declinaison entre | |
[pagina 85]
| |
des lieux ou des temps, dont la difference n'est pas grande. Je souhaitte d'apprendre si les observations ont fait voir cela. On auoit publié en Angleterre un petit liure sur le ressort, qui est je crois de Mr. HookGa naar voetnoot9), mais il me semble, que j'y trouvay quelque difficulté. Je vous supplie de me dire quelles sont les experiences que vous dites d'avoir esté faites sur cette matiere. Je m'etonne de ne vous avoir pas dit, que j'ay admiré vostre explication de la refraction, puis que je l'ay écrit à d'autresGa naar voetnoot10). M. Meier Theologien de Breme, est fort scavant et fort honnete, et qui fait gloire d'auoir receu des faveurs de feu Monsieur vostre pere. Je crois que Mons. vostre frere fait tousjours la charge de secretaire d'Estat auprès du Roy de la grande Bretagne, comme auprès du Prince d'Orange. Ainsi il doit estre bien occupé. C'est pourquoy je ne scay, si ce seroit une demande civile, de vous supplier de voir si par sa faveur on pourroit disposer quelque sçavant Anglois versé dans les Manuscrits et Chartres et ayant accés aux Archives, de nous fournir quelques diplomes ou particularités non vulgaires concernant Henry Duc de SaxeGa naar voetnoot11) (de la maison de Bronsuic) gendre de Henry IIGa naar voetnoot12), Roi d'Angleterre, et touchant les enfans de ce Duc parmy les qu'els estoit OttonGa naar voetnoot13) Duc de York et Comte du Poictou, depuis Empereur IVe de ce nom. En tout cas j'espere que par vostre intercession il aura la bonté de me pardonner cette liberté et d'agreer mes respects à vostre exemple. Je suis Monsieur
Vostre treshumble et tresobeissant serviteur Leibniz. |
|