Oeuvres complètes. Tome IX. Correspondance 1685-1690
(1901)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekend
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No 2506.
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somme de deux autres inegales entr'elles si l'on transforme cette egalité par le moien d'une des racines egales, il s'euanouiroit trois termes dans lequation; on n'auoit point non plus fait attention à ce que j'ai remarqué de particulier pour le cinquiéme et le sixiéme degré. J'espere que ma methode de resoudre les equations, sur tout celles qui ont des racines rationelles vous paroitra plus simple que celle de monsieur descartesGa naar voetnoot5), et qu'aucune autre, puisque je resous par cette voie les equations sans me seruir de la diuision, et que d'ailleurs ma methode a cet auantage que quand il se trouue des racines egales dans l'équation je la fais descendre par vne seule operation d'autant de degres qu'il y a de Racines egales ce qui n'arriue point par la diuision qu'il faut reiterer autant de fois qu'il y a de degrés dans l'équation, ni par la progession dont mr. hudde se sert pour resoudre les equations dans lesquelles il y a des racines egalesGa naar voetnoot6) puisqu'il repete autant de fois la multiplication qu'il y a de racines egales dans l'égalité. Je ne prens pas garde monsieur que j'abuse de votre tems et qu'insensiblement je repete dans cette lettre vn écrit que vous aues entre les mains, ce qu'il y a de bon ne vous échappera pas, mais il est bien difficile de l'empécher de louer ce qui a couté de la peine. Je souhaiterois que mon écrit fust imprimé tout entier tel qu'il est mais si mr. leers le trouue trop grand et qu'il le veille partager pour deux journaulx differens je vous prie monsieur d'auoir la bonté de luy faire vous méme le partage affin qu'il n'en interrompe pas le sensGa naar voetnoot7). Je vous demende pardon monsieur de la liberté que je prens il m'a semblé que l'estime et la consideration que j'ai pour vous et l'amitié que vous m'aués temoignée me donnoit plus de droit qu'a vn autre de vous demender des graces. Si vous me faites l'honneur de repondre à cette lettre et qu'il vous arriue de me temoigner n'estre pas mecontant de mon écrit cela m'encouragera à vous faire voir vne autre methode que j'ai trouuée de resoudre toutes les equations en acheuant leurs puissances. J'ai fait aussi vn traité de l'origine des lignes courbes dans lequel je fais voir que quelques Theoremes tres simples et qui se demontrent par les six premiers liures d'euclide sont le fondement de toutes les proprietés des lignes courbes, et parconsequant que ces lignes sont tres geometriques, mais monsieur sans votre aprobation on n'oseroit hasarder de rien donner au public. Je voudrois meriter | |
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votre estime par quelqu'endroit par ce que je scai que cest le seul moien de conseruer votre amitié. Je suis monsieur votre tres humble et tres obeissant seruiteur l'abbé de lannion.
a paris le 14e decembre 1687.
A Monsieur Monsieur hugens. |
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