Oeuvres complètes. Tome VIII. Correspondance 1676-1684
(1899)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 2123.
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apres moij des Enfants fort accommodez, de ce que j'ay pû acquerir par un trauail de plus de 50 Ans de suitte. Je voy d'ailleurs ce bon Garçon assez desgousté du païs natal, par la longue persecution de l'innocence de son CadetGa naar voetnoot2), à qui la malice des pervers ne cesse de susciter tous les jours nouueaux embaras jusques a tascher s'il estoit possible d'empescher par voye de calomnies et faussetez insupportables qu'il ne jouïsse de l'effect de deux Arrests des deux Cours prononcéz en sa faveur: Chose non encor veuë depuis que la Justice est administrée au Païs bas; et de semblables violences trouuent de l'appuij, au dernier deplaisir et scandale des gens d'honneur. Il seroit donc question de faire munir mondit Parisien d'un Passeport et c'est de quoy je viens tres-humblement supplier votre Altesse. Bien entendu et tousiours sous ceste reserue, si Elle n'a point de consideration au contraire sur ce que ce Garçon va se remettre parmi les enemis. On est si prompt à blasmer et à criminaliser ce qui sort de ma pauure samille, et ce que j'ij connois de plus pur, est si sujet à calomnie et interprétation sinistre, que j'ay subjet de craindre que ce sils mesme pourroit n'en estre pas exempt, luij qui n'est nullement porté à interrompre ses contemplations innocentes d'aucune affaire hors de sa vocation, moij mesme luij aijant tousiours defendu de s'en mesler ny de me seruir de Gazettier de Paris comme nous auons bien un commerce plus doux à nous entretenir. Cependant tout me saict peur, et je sçauraij fort bien me garder de rien resoudre en ce qui est de ce voijage que ie ne soije bien informé et en repos de ce qu'il plaira à Vostre Altesse de m'en ordonner et attendraij qu'elle vueille m'en faire la grace par la main de ZeelhemGa naar voetnoot3). Il semble que les sçavans en France ont voulu faire bruict d'un EpithalameGa naar voetnoot4) | |
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Latin que je m'estois avisé de faire sur le mariage de Vostre Altesse dans quelqu'heure de loisir qu'un peu de Goutte aux pieds m'auoit causée à mon regretz; un de leurs plus celebres Poetes en a faict une traduction par ordre du RoijGa naar voetnoot5) qui est belle et polie et approchante du sens de l'original autant que la disparité des langues l'a pu permettre auec grace, la majesté de la Latine rapportant tousiours, quelque chose de plus nerveux et plus croassé. Une autre version a este faicte de ceste chetiue piece en AngleterreGa naar voetnoot6), mais qui n'approche nullement de ladite premiere, que Zeelhem aura l'honneur de monstrer à Vostre Altesse si elle daigne jetter la veuë sur la foible production d'un Auteur de si peu. |
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