Oeuvres complètes. Tome VII. Correspondance 1670-1675
(1897)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 1835.
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aller cet estè ou non, de sorte que je crois qu'il n'en sera rien. Mon proces avec nos gens de ceansGa naar voetnoot6) n'est pas encore fini. J'en ay fait l'histoire a Monsieur Colbert desia l'autre semaine, ce que je ne scay comment jay oubliè de vous mander. Il m'avoit receu avec grand tesmoignage de joye, et estoit en fort bonne humeur, jusques a ce que j'eusse entamè cette matiere, dont il montra avoir grand deplaisir, et me promit qu'il s'en informeroit. Apres que je fus parti il appella Monsieur Perraut, et apres quelque invective contre ce meschant procedè, il luy ordonna de veoir comment l'affaire s'estoit passée, et qu'il taschast de l'accommoder en sorte que je fusse fatisfait, et que s'il ne pouuoit, qu'alors luy mesme parleroit. Il apprehende que si nous en venons a une rupture ouverte cela ne soit de grand prejudice a nostre Academie ce qui fait que par respect a luy j'evite tant que je puis de faire de l'esclat. Je pretens que le jeune Carcavy me laisse la calesche qu'il a trocquée contre la mienne qui a mon avis ne vaut pas d'avantage quoyqu'il soutiene le contraire. A moins de cela je le menace que je me plaindray a Monsieur Colbert. Tout cela se negocie par Monsieur Perraut, et par Madame de Carcavy car je ne l'ay pas encore voulu voir, quoy que de temps en temps il m'envoie des ambassadeurs. Il n'a estè icy que deux jours, et logè hors de ceans. maintenant il est a S. Germain d'ou il ne reviendra que lundy a ce que son envoiè vient de me dire presentement, avec beaucoup de complimens de sa part. Il faudra alors que la calesche saute car je veux qu'il en passe par la. Lors que je parlay au vieux Carcavy de cet affaire il eust l'effronterie de dire qu'il ne s'en estoit point meslè, et de donner le dementi a ceux qui disoient le contraire, quoyque sa femme, et du depuis aussi le fils ayent avouè qu'il y estoit present. Je crois au reste m'estre desia vengè en partie d'avoir fait scavoir la chose a Monsieur Colbert ce qui me garantira en mesme temps des mauuais offices qu'il pourroit me rendre aupres de luy. Je vous ay escrit par ma precedente que Monsieur Picard devoit vous aller veoir. Ne luy dites rien de cette affaire qui luy est inconnue. Il partit hier a matin. Je suis tres aise de la guerison du frere de Zeelhem et l'exhorterois a s'y maintenir par la bonne diete, si vous ne m'aviez averti que chez luy venter caret auribus. Je ne luy escris pas par ce que je ne me suis pas encore informè de ce qu'il desire scavoir touchant le livre de MezerayGa naar voetnoot7). Pour ce qui est des 1000 escus pour le prix du distiche a mettre devant le Louvre, qu'il scache et le Signor Padre aussi que c'est franche bourde, de laquelle je crois que l'autheur doit avoir du plaisir voyant comme tous les Poetes donnent dedans, et s'efforcent d'attraper ces mille escus imaginaires. J'ay eu une ample relation par le frère de MoggershilGa naar voetnoot8) du festin marin du Capitaine, et voudrois en avoir estè. dans son affaire avec l'horologer il y aura un | |
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peu d'injustice s'il ne paye les 250 ℔ puis que l'horologe va fort bien. la faute estoit auparavant en ce que le poids demeuroit serrè dans la boëte et ne descendoit pas librement, ce que j'ay remediè moy mesme. Un cadeau ou deux de moins le sortìroit de cette affaire. L'on travaille maintenant dans ma salle basse pour me l'accommoder, j'en ay fait oster le quarreaux pour y mettre des planches, puis j'en feray un apartement suivant le dessein quod vide apud dominum de Moggershil. Faites mes baisemains a ma soeur de Zeelhem. hier un LevertieGa naar voetnoot9), que je fis faire suivant sa recepte fut trouuè fort bon. je suis marry de l'accident de sa simarre de satin blanc. |
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