Oeuvres complètes. Tome VI. Correspondance 1666-1669
(1895)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekend
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No 1619.
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dans la miene a l'egal de ce qu'elle est dans la vostre, mais j'ay pensè qu'on pourroit mettre la chaise plus bas, en renversant pour ainsi dire l'arc dont il se sert, et l'attachant sur les flesches les plus basses. Et je crois qu'il seroit bon d'avancer la chaise vers le costè du cheval en sorte que le poids de l'homme fut tout proche de l'aissieu au lieu d'estre dessus, ce qui ne chargeroit le cheval que de fort peu. Et l'on pourroit par ce moyen monter par le costè, qui vous semble une chose si necessaire. Ie ne vois rien de nouveau icy en cette matiere depuis le temps que je vous ay envoiè le dernier desseinGa naar voetnoot4), mais il me semble que le nombre des chaises roulantes diminue, et que l'on retourne a la suspension ordinaire des carosses. Il y a pourtant une invention nouvelle dont les autheurs se promettent beaucoup et bien plus qu'ils ne devroient a mon avis, qui consiste a faire rouler plus aisement les charrettes et chariots que dans la maniere ordinaire. Ils font tourner l'aissieu avec les roues, et cet aissieu ne tourne pas dans des cercles de fer ou de bois, mais il roule contre un rouleau de cuivre qui avec une main de fer est attachè au corps de la charrette, et ainsi tout son poids est suspendu sur un point. l'aissieu sur lequel roule cette poulic ou rouleau n'est environ que de ⅔ d'un pouce ou environ, tellement que ce frottement est incomparablement moindre que celuy que fait le moyen des roues ordinaires contre un axe fort gros. l'Effect de cecy, sur une terre bien unie ou ils m'ont fait veoir leur experience, paroit assez considerable, car on traine fort aisement leur charrettes ainsi adjustees, mais dans des mauvais chemins ils n'auront pas a proportion le mesme avantage sur les charrettes ordinaires que dans ce lieu uni, comme ils se persuadent parce qu'ils ne gagnent par tout que le frottement des roues, c'est a dire, qu'autant de force que ce seul frottement demande pour estre surmontè. Ils sont apres a solliciter leur privilege qu'on leur accordera sur mon approbation. Il y a longtemps que les EstampesGa naar voetnoot5) de l'Abbè de VilleloinGa naar voetnoot6) sont ceans ou il y a tout ce qu'il y a de bon et de mauvais en ce genre. Le Roy en a payè 27 mille livres, qui n'est pas beaucoup veu la quantitè des choses et la qualitè des bonnes. L'on est apres maintenant a achepter encore une fort belle collection de desseins de Raphael et tous les autres bons maistres Italiens, qu'un gentilhommeGa naar voetnoot7) de Flandre qui est icy a fait venir de chez luy, ayant estè chassè par la guerre. Ie ne me souuiens pas maintenant de son nom mais ces desseins vienent du Comte | |
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d'ArondelGa naar voetnoot8) et l'on dit qu'il y en a de tresexcellents. Ie les verray bientost et vous en diray plus de nouuelles. Ie vous prie de communiquer ma pensee sur la cariole au frere Louis a qui je n'auray pas le temps d'escrire cette fois. Ie vois qu'il est fort content de la siene. |
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