Oeuvres complètes. Tome II. Correspondance 1657-1659
(1889)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 27a.
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vous avez moyen de me recouvrer parfois de semblables productions nouvelles en quelque partie de la philosophie ou autre matiere que ce soit, vous m'obligerez de me les faire achepter sans prendre esgard aux prix que je porte volontiers et attens en suitte la nouvelle philosophieGa naar voetnoot8) in 4o que vous me promettez. M. Tassin sera bien content de fournir l'argent, et je donneray bon ordre à le faire rembourser. Maintenant que ma jeunesse est parvenue à la capacité de juger des belles choses et sublimes, je m'y divertis plus volontiers que jamais aveq elle. Nostre musicienGa naar voetnoot9) continue à se comporter sagement et desjà se trouve dans une presse de près de 20 escoliers, outre celà j'espere encor luy faire du bien aveq le temps. Nos grands violistesGa naar voetnoot10) sont partis aveq la famille de Monsieur l'Electeur, vers Cleves; mais le meilleur des deux reviendra. Son Altesse l'a demandé à Monsieur l'Electeur et j'espere que nous y ajousterons l'excellent joueür d'espinette, BeerGa naar voetnoot11) que je vous ay nommé et celebré autrefois. Ce seront deux bonnes pierres mises en oeuvre, pour bastir dessus un plus grand concert, que je minute, si Dieu donne vie à Son Altesse. Le violiste s'appelle StepheliusGa naar voetnoot12), et a une science monstrueuse sur cet instrument où je pense avoir excellè jusques ores en nos Provinces, mais je ne me tiens pas digne de le debotter. Vous avez ouy beaucoup de bonnes choses, mais celle-cy vous surprendroit. Je voy qu'il faut attendre aveq quelque patience tantost le loysir, tantost la santé du Sieur Ballard, et l'affaire n'estant pas de haulte importance je m'y accommode volontiers, si ce n'est pour la peine que vous vous en donnez. Je vous supplie de dire ou de mander en billet à M. Gobert (je ne sçauray luy escrire pour ce coup) que je transposeray quelques Basses que j'ay veu qui le chocquent en ce qu'elles montent pardessus le subject. Je donneray celà à son goust car pour moy j'en ay quelqu'autre pensée qu'il ne vault pas la peine d'estendre par lettre. Je vous rends l'offre de la nouvelle année, si j'en suis demeuré en faulte, ce qui n'arrivera jamais ou j'auray moyen de vous temoigner que je suis
Monsieur
Vostre tres humble et tres affectionné seruiteur C. Huygens.
A la Haye, le 14 janvier, 1647. |
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