Briefwisseling van Hugo Grotius. Deel 13
(1990)–Hugo de Groot– Auteursrechtelijk beschermd5923. 1642 oktober 17. Aan J. de Wicquefort.Ga naar voetnoot1Monsieur, L'affaire de Sedan estant faict il n'y a rien plus à dire,Ga naar voetnoot2 mais je crains fort qu'on voudra avecq le temps aller plus outre, puisque le roy a acheté l'action de la maison de la Marche.Ga naar voetnoot3 J'ay veu le roy et sans dire rien de SedanGa naar voetnoot4 je me suis resouy à cause des conquestes de Perpignan et Salce et de l'adjonction des princes de Savoye et ay donné part à sa Majesté des actions de Torstenson et Coningsmarc et de l'assemblée des electeurs à Francfort et de l'ambassade de Brandenbourg en Suede pour la neutralité. J'ay aussy recommandé tres serieusement au nom de la reyne de Suede les affaires de madame la landgravine, afin que son Altesse puisse estre encouragée à tenir ferme et son armée avoir moyen par l'assistance du roy de se bien conserver durant l'hyver. J'en ay donné part à monsieur Polhem, qui est demeuré à la cour pour poursuivre cet affaire avecq apparance de reussir. Le roy est moins maigre que cy-devant. Le grand cardinal a receu le roy deux fois à Fontainebleau. La premiere fois le cardinal s'estoit levé du lict et se fit soustenir par deux hommes et aprèz se mist à seoir. Il se faict porter dans son lict par douze hommes et se sert quand il peut de rivieres et par ce moyen vient à Paris. On croit qu'il aura la legation de Rome et que le pape tant qu'elle durera recevra de la France deux millions par an extraordinairement. Don Melos est près de Valencienes et peut-estre ira contre le comte de Guebrian, n'ayant rien peu faire en France par l'empeschement que luy ait porté le comte d'Harcort se tenant près de Saint-Quintin. Les gens de Beck guettent les pays autour de Reyms. Le duc Charles est au pays de Tresve. Il y en a qui disent qu'il a receu quelque rencontre mavaise. Monsieur du Hallier a ordre pour reconquerir Sarburg, Sant-Avaut, Vandrevange, Sirick. Le mariage entre le prince Maurice de Savoye par procureur et la fille de Savoye en personne a esté solennisé à Thurin et la mariée envoyée à Nizze. Le duc de Boullon est passé par icy vers Roussy. Les presidents qui avoyent esté relegez, entre lesquelz est le president de Mesme, frere de monsieur d'Avaux, ont permission de venir icy. Le duc de Parma est dans le Boulonnois avecq quatre mille chevaux, 3000 à pied, douze pieces de canon. Le pape a guarny la frontiere de la Romagne avec 3000 Allemens, 2000 Espagnols, 36 pieces de canon. La ligue de Venise, Modena, le grand-duc, a des forces grandes et donne quelque jalousie au vice-roy de Napels, qui a mis autour de Capoue trois mille Allemans à pied, deux mille Espagnols et aussy 36 pieces de canon. Madame de Vendosme est allée avecq ses enfens en Angleterre, dont nous apprenons des nouvelles qui ne sont pas bonnes pour le roy de la Grand-Bretagne et qui le semblent porter à un accord tres dangereux pour son autorité et pour sa prosperité. Je ne croy pas que d'icy on se mesle de ses querelles, sinon qu'on pourroit bien appuyer les catholiques en Irlande. La pluye a empesché en Italie le siege de Novara. L'armée de France se tient prèz de Pontesture, [celle] d'Espagne prèz d'Alexandrie. | |
Ce qu'on faict en Hollande contre le roy de la Grand-Bretagne sera cause que les roys aussy de France ne se pourront pas bien fier aux traittez de cet estat, puisque le moindre vent de religion peut empescher les effects.Ga naar voetnoot5 Et je ne laisse pas de dire icy à plusieurs que je croy que si les puritains prevalent en Angleterre, un jour se relevera en France par leur ordre le party qu'on a domté avecq tant de peyne. Je vous remercie du jugement favorable que vous faictes de mes travauxGa naar voetnoot6 pour la reunion des chrestiens. Ils pourront servir un jour, quand Dieu nous donnera des roix qui entendent et facent eux-mesmes leur mestier. S'il y a quelque chose en laquelle je puisse servir madame la landgravinne ou vous, monsieur, je me tiendray heureux et seray à jamais, monsieur, vostre tres humble serviteur. | |
17 Octobre.
J'apprends de Constantinople que les Transilvanois n'estoyent pas bien d'accord encore avecq la Porta, offrant par an 30.000 escus au lieu qu'on demande CXX mille, et qu'un dominicain calabrois s'estoit faict renegat. Nous apprenons que le duc de Parma et son armée estant enfermez par les gens du pape ont esté forcés de passer l'Apennin et se retirer en Toscane. | |
Bovenaan de copie staat: Monsieur Vicquefort. |
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