Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VIII 1581-1584
(1847)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij† Lettre MCXLVIII.
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Ga naar margenoot+plus à mon contentement, ne m'ayant S.M. refusé d'aucune chose que je luy ay volu demander, et parce que les Srs de la Mouillerie et d'Asseliers estoient en termes d'aller baiser les mains à sa dite Maté, selon la charge quy leur avoit esté donnée, je ne fais doubte que vous n'ayez veu, par la dépesche que je fis faire sur leur arrivée, après les avoir ouys, que m'ayant semblé le subject de leur voyaige par trop débille pour parvenir à une chose sy importante que celle qu'ilz attent de S.M., je fus d'advis de renvoier vers les dits Srs des Estats pour obtenir quelque plus ample pouvoir, selon qu'il est contenu en ma dite dépesche, quy me gardera d'en faire icy aultre redicte, à quoy je vous asseure que je leur ay préparé tellement le chemin que, s'ilz ont de quoy fortifier leur requisition de quelque chose dont sa dite Maté puisse faire fondement, ilz obtiendront sans aucun doubte tout ce qu'ilz vouldront; mais mon Cousin, il fauldroit user de diligence et faire en ung voiaige ce qu'ilz ont accoustumé de faire en quatre ou cincq, et si tard qu'il n'y a presque plus nul remède au mal qui naist et provient de leurs longeurs; à quoy je vous prie les exhorter et semondre, leur remectant devant les yeulx le préparatif du Roy d'Espaigne pour ceste année, croyant fermement que, s'il joinet ses forces ensemble, il ne sera plus temps de chercher le remède quy leur est maintenant aysé; à quoy j'apporteray de ma part toute la facilité qu'il me sera possible, selon les offres que je leur en ay sy souvent faictes, qu'il n'est plus nul besoing de le réprésenter davantaige..... A Château Thiery, le 25me jour de febvrier 1584. Vostre très-affectionné cousin, Françoys. A mon Cousin, Monsieur le Prince d'Oranges. | |
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Ga naar margenoot+Le 3 mars M.M. de la Mouillerie et d'Asseliers écrivent de Paris au Prince d'Orange: ‘Son Altèze nous a ouvertement déclaré qu'il a trouvé le Roy et tout son Conseil fort bien disposé pour faire la guerre au Roy d'Espaigne; et que ne tiendra présentement à nous qu'il ne s'embarcque, mesmes que tous ceux de sa Court, bien soixante Chevaliers de l'Ordre du Roy l'ont promis, qu'en cas qu'il faict la guerre à l'Espaignol, qu'ils l'accompaigneront en personne, tellement que son A. est retourné fort allègre et satisfaict à Chasteau Thiery. Son Alt. nous disoit aussy que le Roy estoit fort bien d'accord avec le Roy de Navarre et que tout le Royaulme estoit en paix, excepté qu'il y avoit quelque malentendu encoire en Languedoc, mais qu'il seroit bientost appaisé, et qu'il n'y avoit que craindre quelque esmotion ou guerre civille en longtemps en France. Le Mareschal de Biron nous a dict ouvertement qu'il estimoit que ne retournerions au pays sans en rapporter des bonnes nouvelles et qu'estions icy venuz fort à propos et en bon temps, pour la réconciliation qu'estoit suyvie entre le Roy et son Alt., laquelle tendoit au bien de nostre pays; mais quasy tous nous disoient trouver raisonnable qu'on accorda quelques places, tant pour l'asseurance que pour la retraicte des gens du Roy. Pourtant plaira à v. Exc. tenir la bonne main vers les Srs Estatz, afin que sur ce soit promptement résolu, ainsy comme pour la conservation de nostre pouvre patrie sera trouvé requys. Car, si le Roy s'embarcque, comme l'apparence est, se doibt espérer fermement, aydant Dieu, d'avoir une bonne fin de si longue et pénible guerre, laquelle desja a tant d'années affligé nostre pouvre patrie, et que serons de brief remis en une paix et tranquillité désirée et durable. Nous avons dict par plusieurs fois à son Alt. que ne doubtons que la demande de l'asseurance seroit trouvée estrange par les Estatz, tant plus pour ce qu'elle n'avoit esté demandée par avant ny au traicté de Bordeaux, ny de Dermonde: mesmes que les villes qui luy pourroient estre par les Estatz accordées luy serviroient bien peu, s'il n'eust la bénévolenee du peuple. Car combien qu'on accorda l'Eseluse, Dam et aultres là entour, quy sembloient les plus apparentes, que icelles profiteroient bien peu et qu'estans les gens de guerre là dedans contre la volunté du pays, qu'on pourroit facilement les enserrer tant par mer que par terre, | |
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Ga naar margenoot+desorte qu'ilz seront constraintz de les abandonner ou mourir. Ce que son Alt. nous accorda, et contendoitGa naar voetnoot1 bien, mais disoit que c'estoit seulement pour donner quelque contentement au Roy et à son Conseil, et les asseurer tant plus de la volunté que les Srs Estatz ont de maintenir ce qu'ilz sont contens de luy promectre de bouche et par escript.’ |
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