Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VIII 1581-1584
(1847)–G. Groen van Prinsterer– AuteursrechtvrijLettre MCXV.
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Ga naar margenoot+heureuse et longue vie. De Leyden, ce 18 d'avril 1583. Vostre très humble et très obéissant fils, Maurice de Nassau. A Mons. mon Oncle, M. le Comte Jean de Nassau et Cattenelebogen. L'accord provisoire ne présageoit guères un arrangement définitif et le Duc d'Anjou ne savoit trop de quel côté se tourner. Granvelle écrit à M. de Bellefontaine, le 26 avril: ‘Vous avez fort bien entendu les practiques du Duc d'Alançon et le voyant traiter de deux costelz, je ditz incontinant que c'estoit pour voir qui luy feroit meilleur party; enfin, à ce que l'on entend, il s'est rattaché avec les rebelles, contre la volunté de la commune, mais le Prince d'Oranges les tient asserviz et adsubgettiz par le moyen de ceulx qu'il a esleus, gens de basze sorte, s'estant faict quicte de ceulx qu'estoient de quelque marque; et ceulx aussi qui ont le bien de luy, tant de l'église que aultres, y correspondent; mais je ne perdz pas espoir que quelque jour le peuple ne face vengeance contre ledit d'Alençon et contre le mesme Prince d'Oranges, et jà en commence on veoir quelque apparence. Ilz ont faulte de moyen, comme aussi ont les François; les vexations sont grandes et tout se destruit, de sorte que les ungz et les aultres seront las de la guerre, ormis ceulx qui sont du mestier et en profitent, qui sont à mon advis, les plus grandz ennemis qu'ayent les pauvres pays’ (ms. b.b. II. 355). Et le 17 mai: ‘Oranges a déchassé hors des principales villes ledit d'Alançon, qui ne retient que le tittre nud, que faulsement il a usurpé, et le dit d'Oranges commande: ledit d'Alançon se monstre fort descontent et dudit Oranges et des rebelles, et encore de la Royne d'Angleterre, et ne laisse de intenter nouvelle pratique, pour s'accorder avec nous; mais il propose conditions haultes, desquelles je tiens qu'il rabbatra, dumoings s'il a envie de s'accorder. Il a perdu grande opinion par tout et en la France mesme, par ce d'Anvers, et pour avoir si mal gardé sa parole au traicté qu'il avoit faict et signé avec le Prince de Parme, et ce qu'il dict avoir apprins au Conseil d'Estat de France que les Princes n'ont obligation de garder leur parole, | |
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Ga naar margenoot+si non en tant qu'il convient bien à leurs affaires, est très-maulvaise école pour un Prince d'honneur et qui désire prospérer’ (ms. b.b. II. 356). |
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