Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VIII 1581-1584
(1847)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij
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Ga naar margenoot+de la mauvaise intelligenceGa naar voetnoot(1) entre le Duc d'Alençon et le Prince d'Oranges, qu'est ce que l'on peult désirer et espérer, et Dieu par sa grâce veulle inspirer les Flamans, à ce que, recongnoissant dont leur procédent tant de misères et maulx, qu'ilz soustiennent, ilz payent les aucteurs d'iceulx, leur donnant le chastoy qu'ilz méritent. Ce de Cologne me tient en grande peine.... ... Je vois bien, à mon grand regret, le désordre et confusion qu'est en l'Empire, et qu'il est vray ce que v.A. dit, que en la pluspart plus vault beaucop que nul aultre respect l'intéretz particulier, et que peu sont ceulx qui se socientGa naar voetnoot1 du publicque; mais je diray jointement que nous avons part à la faulte, pour non tenir le soing que nous debvrions des affaires d'Allemaigne, et que d'ung coustel nous y despendons trop, et de l'aultre coustel, où plus il conviendroit, fort peu, et non en saison, pour gaigner les conseilliers des Princes, et suyvre en ce le chemin que nous ont monstré le feu Lantgraff de Hessen et ceulx de la ligue de Smalkald, dont les François se servent et aultres qu'ont à faire en la Court de l'Empereur et des Princes de l'Empire; et s'en est fort bien servy, entre aultres, le Duc de Florence, pour obtenir ce qu'il a voulu en la Court de l'Empereur moderne et de feu son père. Oultre ce il y a ung point que les AmbassadeursGa naar voetnoot(2) que nous avons tenu en Allemaigne, dois quelque temps, non | |
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Ga naar margenoot+sçachant la langue, si différent de l'humeur des Allemans, et si peu duytzGa naar voetnoot1 aux affaires, nous a esté de grand préjudice, comme je l'ay souvent remonstré, mais v.A. sçait que MM. de Castille veullent tout faire, et leur semble qu'ilz naissent avec les sciences infuses, et qu'il n'y a chose, quelque difficile qu'elle soit, qu'ilz ne pensent pouvoir entreprandre et en venir à bout; en quoy je tiens qu'ilz se forcomptent souvent, et ceste façon de faire, de tenir les charges en interim, sans les pourveoir, je la tiens pour fort dangereuse, non moings que ce que ceulx qui dolbvent aller aus dites charges, prengnent ung an ou deux, devant que de s'encheminer; je ne fauldray d'en toucher vivement ung mot à Sa M. à sa venue, et, après avoir faict de mon coustel ce que me sera possible, il fauldra que j'aye patience de laisser succéder le tout, comme il plaira à Dieu et au Roy; asseurant à v.A., que souvent je me ronge les mains et le cueur encoires de veoir comme en beaucop de choses l'on procéde icy; car ce ne sont les leçons que je souloisGa naar voetnoot2 apprendre en la court de feu l'Empereur nostre maistre de glorieuse mémoire... De Madrid, 27 janvier 1583. |
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