Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VIII 1581-1584
(1847)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij[1583]† Lettre MXCVII.
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Ga naar margenoot+dicte terre et seigneurie, et comme j'enten qu'encores il n'a sceu devers vous obtenir l'effect de sa requeste, ne puis laisser de vous prier par ce mot qu'en considération de ce que dessus et mesmes de la grande perte qu'il faict de ses biens et de ceux de Madame sa compaigne pour s'estre renduz avecq nous, vous luy veullez accorder la main levée de la dicte terrre et seigneurie .... Anvers, ce xiime de janvier mdlxxxiii. Vostre bien bon ami à vous faire service Guillaume de Nassau. A Messieurs les Eschevins et Conseil de la ville de Gand. Le même jour le Prince de Chimay leur écrivoit: ‘Je ne doubte que serez advertiz du vray zèle et bonne affection dont de tout temps je suis esté poulsé envers ces pouvres pays, ensemble au restablissement d'iceulx en leur premiere splendeur et liberté, ce que n'ayant sceu plus longuement différer de démonstrer par les effectz, je me suis transporté par deçà avecq une pure et sincère délibération de m'emploier tant au service de son Altèze et de ces dicts pouvres pays en général, comme aussy celluy de vostre province en particulier, sans riens espargner de tout ce qui peult dépendre de ma personne, comme j'espère que le temps et les occasions en pourront faire preuve plus souffisante’ († ms. g.) Bor nous apprend que le Prince habita bientôt ‘Beveren in 't Land van Waes, daer hy Heere van was:’ II. 406; et il ne tarda guères à s'insinuer dans les bonnes graces..... de M.M. de Gand. Au commencement de 1583 les affaires sembloient prendre un aspect plus favorable. Des troupes Françoises étoient arrivées; la prise d'Eindhoven donnoit des espérances pour Bréda et Bois le Duc; les nouvelles de Cologne (p. 131) promettoient un meilleur voisinage; ‘in dier voeghen dat dese voordeelen yederman eenen goeden moet en hopening maakten:’ R id, 38b. La trahison d'Anjou fut un coup | |
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Ga naar margenoot+fatal. Peu satisfait d'une autorité extrêmement limitée (T. VII. p. 401), réduit à un rôle presque subalterne, jaloux de la prépondérance des États et de l'influence du Prince, indigné de l'intolérance Calviniste, et excité à se rendre véritablement le maître de ses sujets, il crut apparemment, en se saisissant de quelques villes principales des Pays-Bas, pouvoir se débarrasser des entraves qu'il avoit dû subir jusqu'alors; serapprocher des Mécontents (Lettre dcccxlv), dominer les États, écarter le Prince, et rétablir la suprématie du Catholicisme Romain. Plusieurs supposoient qu'il étoit d'intelligence avec le Prince de Parme; il paroît certain qu'après la non réussite de son projet, il fit des propositions aux Espagnols. - L'entreprise étoit fixée au 17 janvier: le Duc s'empara de Dunkerque, Dixmude, Dendermonde, Vilvorde, Alost et Menin, mais il échoua quant à Bruges et Ostende; et reçut à Anvers un échec décisif. Les François, se croyant maitres de la ville, furent repoussés par les bourgeois, 1500 périrent, un nombre égal furent faits prisonniers. - Les Lettres suivantes se rapportent à ce terrible évènement. |