De Tweede Ronde. Jaargang 18
(1997)– [tijdschrift] Tweede Ronde, De– Auteursrechtelijk beschermd
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Het alles, het niets
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Le tout, le rienIC'est la dernière neige de la saison,
La neige de printemps, la plus habile
À recoudre les déchirures du bois mort
Avant qu'on ne l'emporte puis le brûle.
C'est la première neige de ta vie
Puisque, hier, ce n'étaient encore que des taches
De couleur, plaisirs brefs, craintes, chagrins
Inconsistants, faute de la parole.
Et je vois que la joie prend sur la peur
Dans tes yeux que dessille la surprise
Une avance, d'un grand bond clair: ce cri, ce rire
Que j'aime, et que je trouve méditable.
Car nous sommes bien proches, et l'enfant
Est le progéniteur de qui l'a pris
Un matin dans ses mains d'adulte et soulevé
Dans le consentement de la lumière.
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IIJa, deze gil van blijdschap te horen, ja,
Mij deze bron toe te eigenen die bruisend
Opduikt tussen de stenen van het leven
Vroeg, met zoveel kracht, dan verslapt en verdwijnt.
Schrijven evenwel is iets anders dan hebben
Of zijn, want de rilling van blijdschap is
Er niet meer dan een schaduw, hoe helder ook,
In woorden die de herinnering meedragen.
Aan zoveel ontelbare dingen die de tijd
Zo zwaar met zijn klauwen heeft toegetakeld,
- En ik kan je dus alleen maar zeggen
Wie ik niet ben, behalve als verlangen.
Een manier van nemen, die geeft
Dat je ophoudt jezelf te zijn terwijl je neemt,
Een manier van zeggen, die maakt
Dat je niet langer alleen bent in de taal.
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IIOui, à entendre, oui, à faire mienne
Cette source, le cri de joie, qui bouillonnante
Surgit d'entre les pierres de la vie
Tôt, et si fort, puis faiblit et s'aveugle.
Mais écrire n'est pas avoir, ce n'est pas être,
Car le tressaillement de la joie n'y est
Qu'une ombre, serait-elle la plus claire,
Dans des mots qui encore se souviennent
De tant et tant de choses que le temps
A durement labourées de ses griffes,
- Et je ne puis donc faire que te dire
Ce que je ne suis pas, sauf en désir.
Une façon de prendre, qui serait
De cesser d'être soi dans l'acte de prendre,
Une façon de dire, qui ferait
Qu'on ne serait plus seul dans le langage.
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IIIMag de grote sneeuw jouw alles, jouw niets zijn,
Kind dat zijn eerste aarzelende stappen zet
In het gras, met ogen nog vervuld van de oorsprong,
Met handen die enkel grijpen naar het licht.
Mogen deze vonkelende takken het woord zijn
Waarnaar je moet luisteren zonder de betekenis
Van hun uitsnijding tegen de hemel te begrijpen,
Anders zou je benoemen en verliezen tegelijk.
Mogen beide waarden voor jou volstaan, de ene
Licht, van de heuvel in de hals van de bomen,
Honingbij des levens, wanneer in je droom
Van de wereld die eigenste wereld opdroogt.
En mag het water dat vloeit door de wei voor jou
Het bewijs zijn dat blijdschap de droom kan overleven
Wanneer een briesje, vanwaar ook gekomen, nu al
De amandelbloesems, die andere sneeuw, verstrooit.
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IIITe soit la grande neige le tout, le rien,
Enfant des premiers pas titubants dans l'herbe,
Les yeux encore pleins de l'origine,
Les mains ne s'agrippant qu'à la lumière.
Te soient ces branches qui scintillent la parole
Que tu dois écouter mais sans comprendre
Le sens de leur découpe sur le ciel,
Sinon tu ne dénommerais qu'au prix de perdre.
Te suffisent les deux valeurs, l'une brillante,
De la colline dans l'échancrure des arbres,
Abeille de la vie, quand se tarira
Dans ton rêve du monde ce monde même.
Et que l'eau qui ruisselle dans le pré
Te montre que la joie peut survivre au rêve
Quand la brise d'on ne sait où venue déjà disperse
Les fleurs de l'amandier, pourtant l'autre neige.
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