De Tweede Ronde. Jaargang 7
(1986)– [tijdschrift] Tweede Ronde, De– Auteursrechtelijk beschermd
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Twee gedichten
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Sonnet pour HeleneQuand vous serez bien vieille, au soir à la chandelle,
Assize auprès du feu, dévidant et filant,
Direz chantant mes vers, en vous émerveillant:
‘Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle’.
Lors vous n'aurez servante oyant telle nouvelle,
Déjà sous le labeur à demi sommeillant,
Qui au bruit de mon nom ne s'aille réveillant,
Bénissant votre nom, de louange immortelle.
Je serai sous la terre, et fantôme sans os
Par les ombres myrteux je prendrai mon repos;
Vous serez au foyer une vieille accroupie.
Regrettant mon amour et votre fier dédain.
Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain:
Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie.
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Aan zijn vriendinKom zien, mijn liefste, of de roze
Die bij het eerste ochtendblozen
Haar kleedje spreidde in de zon,
Vanavond nog niet heeft verloren
Haar schone snit, haar purper gloren,
Haar blos, die d'uwe wezen kon.
Ach! Zie hoe slechts één korte dag,
Mijn liefste, haar vervallen zag,
En ach! haar broze schoon gebroken!
O wrede Stiefmoeder Natuur
Die welken doet in 't avonduur
De bloem, vanmorgen eerst ontloken!
Dus, liefste mijn, wil mij geloven:
Al gaat uw bloei de bloem te boven
In ongerept en fris bestaan,
Geniet, geniet uw jonge jaren
Want ouderdom doet rozeblaren
Maar ook uw schoonheid ras vergaan.
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A sa maitresseMignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu cette vêprée,
Les plis de sa robe pourprée
Et son teint au vôtre pareil.
Las! Voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place,
Las! Las! ses beautés laissé choir!
O vraiment marâtre Nature,
Puisqu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir!
Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que votre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse:
Comme à cette fleur la vieillesse
Fera ternir votre beauté.
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