Septentrion. Jaargang 30
(2001)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermd
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Anonyme, portrait de Simon Stevin (1548-1620), ‘Universiteitsbibliotheek Leiden’.
Bruges: entre beffroi et canaux.
Le Musée national des antiquités de Leyde, vue d'intérieur (voir p. 89).
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ActuellesSimon Stevin (1548-1620), le grand ingénieur militaire de Maurice de Nassau, est, depuis quelque temps, à l'honneur. Et c'est justice. Car si l'on dispose de bonnes études sur ses importants travaux scientifiques et techniques, en revanche on connaît encore assez mal son lien avec la tradition humaniste de l'enseignement en vernaculaire, de même que la nature de ses réflexions politiques. Il faut donc se réjouir de l'édition qui vient de paraître, aux Éditions Bijleveld d'Utrecht, de son petit traité intitulé Vita Politica. Het Burgherlick Leven (Vita Politica. La vie bourgeoise, 1590), transposé en néerlandais moderne par Anneke Fleurkens (spécialiste de l'histoire littéraire néerlandaise au xvie siècle) et analysé par Pim den Boer (professeur d'histoire culturelle européenne à l'Université d'Amsterdam). En même temps, un colloque international a réuni, les 4 et 5 mai 2001 à Lyon, dans le cadre de l'École normale supérieure, plusieurs spécialistes d'histoire des sciences, du monde des ingénieurs de la Renaissance et d'histoire des théories politiques, pour mettre en lumière les différents aspects du génie de Simon Stevin. Une étude de lexicométrie s'est également intéressée au vocabulaire politique de Stevin, ce qui dans le cas d'un auteur à qui la langue néerlandaise doit bon nombre de ses néologismes au xvie siècle, se justifiait particulièrement. Un volume d'Actes paraîtra prochainement aux Presses de l'ENS à Lyon, ainsi qu'une édition en traduction française de la Vita Politica. Het Burgherlick Leven. Pour tout renseignement, s'adresser à Catherine Secretan (CNRS - Paris), 8, rue de Pontoise, F-75005 Paris.
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Tous les ans paraissent sur la ville de Bruges des publications en diverses langues, destinées au grand public. Rares sont celles qui présentent la même valeur informative et le même équilibre subtil entre texte et illustration que Bruges entre beffroi et canaux (2000). Cet ouvrage, paru à La Renaissance du Livre, est de la main de Fernand Bonneure, critique d'art, ancien éditeur et, depuis 1995, président du Conseil culturel de la ville de Bruges. Les photos sont de Jan | |
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Liliane Wouters (o1930).
Frans de Haes (o1948).
Luuk Gruwez (o1953) (Photo D. Samyn) (Voir p. 90).
Decreton, qui a déjà collaboré à des publications similaires de La Renaissance du Livre, consacrées aux Hautes Fagnes et à l'Escaut. Bruges entre beffroi et canaux offre une présentation thématique de la capitale de la Flandre-Occidentale et de son environnement. Sous deux têtes de chapitre, ‘Les traces d'un passé glorieux’ et ‘Les joyaux de la couronne’, l'ouvrage n'évoque pas seulement les fastes du passé mais aussi, entre autres, l'impressionnant patrimoine artistique, les églises, la peinture, la sculpture, la vie économique et le tourisme. Adresse: La Renaissance du Livre, chaussée de Roubaix 52, B-7500 Tournai.
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Le secteur à but non lucratif néerlandais est proportionnellement le plus important du monde. C'est la conclusion la plus spectaculaire de l'étude Noch markt, noch staat. De Nederlandse nonprofitsector in vergelijkend perspectief (Ni marché ni État. Le secteur non lucratif néerlandais comparé à ses homologues, 2001). Rédigé par Ary Burger et Paul Dekker, l'ouvrage a été publié par le Sociaal en Cultureel Planbureau. Cet organisme, fondé en 1973, observe le niveau de bien-être social et culturel des Pays-Bas, collabore à une politique sociale et culturelle raisonnée et procède également à une évaluation de cette politique. Aux Pays-Bas, quelque 13% de tout le travail salarié non agricole est accompli dans le secteur à but non lucratif. Au niveau international, la moyenne se situe à 5%. Toutefois, l'emploi dans le secteur à but non lucratif néerlandais n'a augmenté que de 5% entre 1990 et 1995, alors que d'autres pays ont enregistré une croissance de 24%. Comparativement aux pays limitrophes, les Pays-Bas offrent un climat juridique et fiscal favorable aux associations à but non lucratif. La part de ce secteur dans le PIB est toutefois assez réduite, du moins en comparaison avec les pays limitrophes. Adresse: Sociaal en Cultureel Planbureau, Parnassusplein 5, NL-2511 VX Den Haag.
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Promouvoir le dialogue et les échanges permanents entre les diverses communautés linguistiques de | |
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Belgique, tel est l'objectif du Fonds prince Philippe, créé en 1998 au sein de la Fondation roi Baudouin. Le fonds organise notamment des projets d'échanges dans l'enseignement primaire, secondaire et universitaire ainsi que dans le secteur à but non lucratif. Fin 2000 début 2001, on a également réalisé un projet spectaculaire dans le secteur journalistique. Deux journalistes flamands ont travaillé pendant quelques semaines dans une rédaction francophone et deux collègues francophones ont exercé au nord de la frontière linguistique. Boudewijn Vanpeteghem, journaliste au quotidien flamand De Standaard a intégré la rédaction de La Libre Belgique, tandis qu'Olivier Mouton, journaliste à La Libre Belgique faisait le chemin inverse. Björn Crul, normalement employé à la radio-télévision flamande publique (VRT) se retrouva quelque temps à la rédaction de la RTBf Namur. Natacha Stragier, journaliste de la RTBf Hainaut, suivit le travail quotidien du service informations de la VRT. Après une période d'adaptation, tous les quatre purent, avec ou sans assistance, écrire leurs propres articles ou réaliser leurs propres reportages sur l'aire linguistique dont ils étaient les hôtes. Grâce à cette initiative, qui semble répondre à un véritable besoin dans le monde des médias belges, les quatre journalistes ont pu apprendre à connaître l'autre communauté linguistique de l'intérieur et, éventuellement, corriger l'image erronée qu'ils s'en faisaient. Ils ont pu en outre établir une foule de contacts qui ne peuvent que profiter à la pratique de collaboration journalistique par-delà la frontière linguistique. Adresse: Brederodestraat 21, B-1000 Brussel.
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Le Musée national des antiquités de Leyde possède une collection de renommée mondiale. Toutefois, ces dernières années, des travaux de rénovation rendaient problématique sa visite. Depuis le 18 mai 2001, on peut à nouveau admirer l'intégralité de la collection. Les quelque 6000 objets exposés bénéficient d'une présentation complètement revue, qui intègre l'image animée, la sonorisation, les multimédias interactifs et les reconstructions en trois dimensions. Les salles ont été réparties entre quelques départements centraux: l'Égypte antique, le monde classique, le Proche-Orient et les Pays-Bas des origines. L'Empire romain est l'élément fédérateur, tous les secteurs de la collection en ayant fait partie au début de notre ère. L'Archeotheek constitue une nouveauté: il s'agit d'un centre d'information et de service sur l'archéologie, particulièrement bien outillé. Adresse: Rapenburg 28, NL-2311 EW Leiden / www.rmo.nl
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Le Koninklijke Vlaamse Academie voor Nederlandse Taal- en Letterkunde (Académie royale flamande de langue et de littérature néerlandaises) de Gand a intronisé à la mi-avril 2001 deux nouveaux membres, qui jouissent d'une large renommée pour leurs traductions du néerlandais au français: Liliane Wouters et Frans de Haes. Liliane Wouters (o1930) est d'origine flamande mais appartient à la francophonie. Elle a publié de nombreux recueils poétiques et s'est également fait un nom en tant que dramaturge et auteur d'anthologies. Dans son oeuvre de traductrice, Liliane Wouters s'est penchée notamment sur la littérature médiévale et sur l'oeuvre du poète Guido Gezelle (xixe siècle). Les lettres néerlandaises modernes ont également bénéficié de son intérêt. En témoignent les nombreuses traductions de poètes néerlandais et flamands contemporains publiées par elle dans Septentrion. Voir Septentrion, XXVII, 1998, no 1, pp. 49-51. Le Bruxellois néerlandophone Frans de Haes (o1948) est romaniste de formation. Il est attaché depuis 1979 aux Archives et Musée de la littérature française de Bruxelles. Critique et essayiste inspiré, il publie surtout sur des écrivains classiques et modernes francophones et néerlandophones. Depuis quelques années, il s'intéresse également beaucoup à la poésie hébraïque. De Haes est un fidèle collaborateur de Septentrion. Il a déjà écrit pour la revue maint compte rendu fouillé et traduit force poésie néerlandaise.
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L'écrivain flamand pour la jeunesse Bart Moeyaert (o1964) a reçu au printemps 2001 le prix Woutertje Pieterse, la plus importante distinction de toute la néerlandophonie en matière de littérature pour enfants et pour jeunes. Ce prix, qui tire son nom d'un ouvrage de l'écrivain néerlandais Multatuli (xixe siècle), est assorti d'une somme de 25 000 florins (environ 83 000 FF ou 500.000 FB). Moeyaert a été choisi pour son recueil de récits autobiographiques Broere (Frère). Le jury a souligné dans son rapport les nombreux dons littéraires de Moeyaert, qui ‘a su éviter avec verve les chausse-trapes du genre autobiographique’. Il était tout louange pour le style ironique de Moeyaert qui fuit comme la peste le moindre soupçon de sentimentalité ou de profusion baroque. Bart Moeyaert n'est encore que le second Flamand à remporter le très convoité prix Woutertje Pieterse. En 1995, Anne Provoost (o1964) l'avait fait avant lui avec son roman Vallen (La chute). Voir Septentrion, XXVII, no2, 1998, pp. 77-79.
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Située dans le village de Saint-Jans-Cappel (France, département du Nord), la Villa Mont-Noir, Centre départemental de résidence d'écrivains européens, a su devenir en quelques années un célèbre ‘centre littéraire’. Des écrivains de toute l'Europe peuvent y travailler paisiblement à leur oeuvre et se rencontrer mutuellement. Guy Fontaine, directeur de la Villa Mont-Noir, organise tous les ans un ‘Festival des écrivains européens’ comportant un salon du livre, des lectures publiques, des tables rondes, des expositions, des ateliers d'écriture et même un espace multimédia. La troisième édition de ce festival a eu lieu le 10 juin 2001 et a pu compter sur la collaboration de 70 écrivains. Le département du Nord y collaborait cette fois également avec la province de Flandre-Occidentale, ce qui entraîna la participation de plusieurs écrivains flamands. Lut de Block (o1952), Jozef Deleu (o1937), Luuk Gruwez (o1953) et Kristien Hemmerechts (o1955) y lurent des fragments de leur oeuvre. Leur présence ainsi que celle de l'Iranien Kader Abdolah (o1954), qui publie en néerlandais, montre l'intérêt réel de la Villa Mont-Noir pour la littérature d'expression néerlandaise. Durant l'automne 2000, Stefan Hertmans (o1951) fut le premier écrivain de langue néerlandaise à être l'hôte de la Villa Mont-Noir, afin d'y mettre la dernière main à un manuscrit. Son exemple fut suivi au cours de l'été 2001 par Kader Abdolah. Il est d'ores et déjà certain qu'un écrivain néerlandophone travaillera en 2002 à la Villa Mont-Noir, la demande de Luuk Gruwez ayant reçu un accueil favorable. Voir Septentrion, XIX, no 4, 1990, pp. 9-16, XXI, no 4, 1992, pp. 39-44, XXVII, no 1, 1998, pp. 18-29, XXVIII, no 2, 1999, pp. 12-17 et XXIX, no 2, 2000, pp. 17-26.
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Le comique Toon Hermans (1916-2000) faisait partie avec Wim Sonneveld (1917-1974) et Wim Kan (1911-1986) des ‘trois grands’ artistes de cabaret qui, chacun à leur manière, ont fait rire les Pays-Bas dans la seconde moitié du xxe siècle. La joie de vivre communicative de Hermans, parfois sous-tendue de mélancolie ou de critique sociale, lui valut une énorme popularité. Toon Hermans était toutefois davantage qu'un homme de théâtre talentueux et perfectionniste. Il pratiquait également la peinture, uniquement dans la sphère privée, il est vrai. Pour la première fois, on peut voir une partie de ses oeuvres picturales. Jusqu'au 4 novembre 2001, le Singermuseum de Laren (Hollande-Septentrionale) expose 65 toiles. Ces toiles ont été regroupées en fonction des genres de prédilection de Hermans: paysages, natures mortes aux fleurs et aux fruits, portraits. Une salle à part est consacrée à la vie passionnante de Hermans et à sa diversité artistique. Adresse: Singermuseum, Oude Drift 1, NL-1251 BS Laren Voir Septentrion, XXI, no 1, 1992, pp. 92-93. Hans Vanacker |
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