Septentrion. Jaargang 26
(1997)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermdActuellesEn novembre 1996, paraissait le second numéro de l'année 1996 de Nefoscoop. Cette revue comporte des articles tant en français qu'en néerlandais et épouse les évolutions de la néerlandistique en France. La publication jouit du soutien de la Nederlandse Taalunie (Union linguistique néerlandaise) et de l'Association Française de l'Enseignement Néerlandais. Son éditeur et rédacteur est Peter de Klerk, professeur de néerlandais à l'Université de Grenoble (adresse: Université Stendhal, BP 25X, F-38410 Grenoble Cedex 9). On note notamment un intéressant article de Gilbert van de Louw, professeur de néerlandais à l'Université de Lille III, intitulé ‘Enseigner la culture des Pays-Bas: l'expérience lilloise’. Van de Louw y esquisse les objectifs et les atouts de sa section. Armand Héroguel, maître de conférences de cette même université y prononce un plaidoyer en faveur d'‘une formation à la traduction de textes juridiques’. Le numéro s'achève sur un ‘In memoriam André van Seggelen’, écrit par Claudia Huisman, maître de conférences à l'Université de Strasbourg. Voir Septentrion, XXV, no3, 1996, p. 88.
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En 1996, Marguerite Coppens a publié une étude bilingue intitulée Mode en Belgique au xixe siècle - | |
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Mode in België in de 19de eeuw. Cet ouvrage joliment illustré est publié par Les Amis des Musées Royaux d'Art et d'Histoire de Bruxelles. Les règles en matière d'habillement étaient beaucoup plus strictes au xixe siècle que maintenant. Et pourtant Marguerite Coppens réussit à prouver qu'on accorda de plus en plus d'importance à ‘l'imagination vestimentaire’. L'auteur s'intéresse beaucoup à l'arrière-plan socioéconomique de la mode. La mécanisation du secteur textile et la fabrication en série qui lui fit suite firent baisser sensiblement le prix des beaux habits. Un peu à la fois, la mode devint également une rubrique journalistique. On vit même naître des revues de mode spécialisées. Les temps étaient mûrs pour les grands couturiers et les défilés.
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Jusqu'au 8 décembre 1996, la Kunsthal (Halle aux arts) de Rotterdam abritait une exposition sur le luminisme aux Pays-Bas et en Allemagne, intitulée Meesters van het Licht (Maîtres de la Lumière). On pouvait y contempler plus de 80 toiles et 40 oeuvres sur papier de plusieurs maîtres comme Jan Sluijters (1881-1957) et Piet Mondrian (1872-1944). En tant que précurseur du luminisme, Vincent van Gogh (1853-1890) y bénéficiait d'un intérêt tout particulier. La plus grande toile jamais peinte par Van Gogh,
Toilettes de voyage. Gravure de mode extrait du ‘Journal des Dames et des Demoiselles’, 1871.
Volkstuintjes op Montmartre (Jardinets populaires de Montmartre) fut une des principales sources d'inspiration des luministes néerlandais. Entre 1905 et 1911, les peintres néerlandais firent un large emploi des techniques picturales du luminisme. Ils exercèrent à leur tour une grande influence sur l'apparition du luminisme en Allemagne. On peut se procurer le catalogue à l'adresse suivante: Kunsthal, Westzeedijk 341, NL-3015 AA Rotterdam.
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Fin 1996, Christophe de Voogd a publié Huizinga, les Pays-Bas et l'image de la France. Ce petit ouvrage fait partie de la série des Cahiers de Méridon, une initiative de l'association | |
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Volkshogeschool Méridon qui tend à mettre en lumière différents aspects des relations culturelles entre la France et les Pays-Bas. Son secrétariat se situe Damsigtstraat 11, NL-2272 XN Voorburg. Huizinga, les Pays-Bas et l'image de la France évoque l'attitude complexe du grand historien et essayiste néerlandais Johan Huizinga (1872-1945) à l'égard de la France. Quand Huizinga parle de la France, c'est toujours, explicitement ou non, en référence aux Pays-Bas, à la culture néerlandaise, ou au contexte socio-politique néerlandais. Christophe de Voogd (o1958) est né à Paris mais il est d'ascendance néerlandaise. Il fut cinq ans durant directeur de l'Institut français de La Haye. Pour l'instant il est professeur à l'Institut des sciences politiques de Paris. En 1992, il publia une Histoire des Pays-Bas. Quatre ans plus tard parut, en traduction néerlandaise, une version revue et corrigée de cet ouvrage. Voir Septentrion, XXII, no2, 1993, pp. 71-73.
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Dans la collection ‘Université de Louvain. Recueil de travaux d'histoire et de philologie’ est paru en 1996 Apollo op vrijersvoeten. Een onderzoek naar de thematische coherentie in de ‘Verzamelde verhalen’ van Simon Vestdijk (Apollon en amoureux. Étude de la cohérence thématique des ‘Nouvelles complètes’ de Simon Vestdijk). Cette publication de langue néerlandaise était due à Lutgarde Nachtergaele, professeur à l'École des Hautes Études commerciales de Liège. L'auteur y étudie 30 nouvelles de l'écrivain néerlandais Simon Vestdijk (1898-1971). Elle veut surtout en démontrer la grande unité thématique. On peut se procurer cette étude au Collège Érasme, place Blaise Pascal 1, B-1348 Louvain-la-Neuve. Simon Vestdijk nous a laissé une oeuvre de grande qualité, diverse et volumineuse. Un contemporain l'a appelé ‘l'écrivain qui écrit plus vite que Dieu ne peut lire’. Outre les nouvelles évoquées ci-dessus, il écrivit 52 romans, dont 15 du genre historique, 20 recueils de poésie et une quantité d'essais. Il fut sans aucun doute l'un des plus grands écrivains néerlandais du xxe siècle. Voir Septentrion, XVII, no 3, 1988, pp. 2-6.
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En décembre 1996, le Centre international de documentation Marguerite Yourcenar a publié son huitième bulletin intitulé Les Voyages de Marguerite Yourcenar. Dans une introduction fouillée, Georges Sion, président de la fondation, essaie de comprendre pourquoi Marguerite Yourcenar voyagea à travers la terre entière. Un ‘Inventaire’ donne un aperçu détaillé des voyages de Marguerite Yourcenar au cours de la période 1951-1988. On y rencontre aussi des séjours en Belgique et aux Pays-Bas. La rubrique ‘Témoignages’ comprend des articles sur des voyages au Canada, en Finlande, en Egypte et en Thaïlande. Dans les ‘Annexes’, le lecteur trouve des fragments de l'oeuvre de Marguerite Yourcenar où elle décrit elle-même ses expériences de voyage. Trente-cinq cartes permettent de mieux se représenter ses diverses pérégrinations. Adresse: Centre international de documentation Marguerite Yourcenar, Archives de Bruxelles, 65, rue des Tanneurs, B-1000 Bruxelles.
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Est-il possible de réconcilier, en une synthèse globale, une approche essentiellement scientifique s'appuyant sur les développements de la physique, avec les concepts intuitifs de la philosophie et de la poésie? Jacques Dumont a tenté cette gageure dans son étude publiée en 1996 La narration lyrique de Maurice Carême. Une année auparavant, les recherches de Dumont lui avaient déjà valu le prix Maurice Carême d'études littéraires. Dumont consacre un chapitre à part à ‘la traduction lyrique: pouvoir narratif ou tentation de trahir’. L'ouvrage est publié par l'Academia Bruylant, Grand-Rue 25-115, B-1348 Louvain-la-Neuve. | |
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Le Belge francophone Maurice Carême (1899-1978) est célèbre comme poète, dramaturge et auteur de livres pour enfants. Il eut aussi le mérite de traduire d'importants écrivains flamands comme Guido Gezelle (1830-1899) et Paul van Ostaijen (1896-1928).
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Le volume 8 d' Archipel. Cahier international de littérature est paru en décembre 1996. Cette publication, dont Alain Germoz assumait la rédaction, regorge à nouveau d'articles littéraires créatifs et passionnants. On y trouve notamment deux poèmes moyen-néerlandais et une oeuvre d'un rhétoriqueur flamand, probablement des débuts du xvie siècle. Tous les poèmes sont publiés en version originale et dans une traduction française du Brugeois Antoon Carette. Trois poèmes de Sheila Cussons, qui est considérée comme l'un des poètes sud-africains les plus talentueux, ont été transposés en français par Michel Oleffe. Adresse: Archipel, Jan van Rijswijcklaan 7/2, B-2018 Antwerpen.
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Le 11 janvier 1997, l'Institut Néerlandais de Paris fêtait son quarantième anniversaire. L'Institut est peu à peu devenu le meilleur représentant de la culture néerlandaise dans la capitale française. L'Institut doit sa création au collectionneur Frits Lugt (1884-1970) qui fonda en 1947 la Fondation Custodia pour réunir et conserver sa collection d'art exceptionnelle. En 1953, il acheta, dans la rue de Lille, l'Hôtel Turgot et un immeuble mitoyen. C'est dans ces bâtiments qu'on fonderait quatre ans plus tard l'Institut Néerlandais. Au départ, l'intérêt y portait surtout sur les arts plastiques du xviie siècle, le ‘Siècle d'or’ néerlandais. Sous l'impulsion du premier directeur, Sadi de Gorter (1912-1994), on ne tarda pas à y ajouter l'art moderne. De Gorter réussit à faire de l'Institut une institution culturelle de premier plan, à l'offre très diversifiée.
Sadi de Gorter (1912-1994) (Photo Marc Simon).
La littérature, la musique et le cinéma prirent une grande place dans la programmation. Cette diversité est toujours l'un des principaux atouts de l'Institut. Ces derniers temps, on note également un regain d'intérêt pour la Flandre: on y invite régulièrement des écrivains et conférenciers flamands à prendre part à une soirée littéraire ou un débat. Beaucoup de Français concernés par l'Institut néerlandais ne limitent pas leur intérêt à la culture néerlandaise mais l'étendent à la langue des Plats Pays. Tous les ans, l'Institut organise des cours de néerlandais pour Francophones, tant des cours collectifs à divers niveaux que des cours individuels. Le grand nombre de participants et la motivation croissante montrent assez que l'intérêt pour le néerlandais a fortement progressé. Adresse: Institut Néerlandais, 121, rue de Lille, F-75007 Paris. Voir Septentrion, XXIII, no 1, 1994, pp. 83-86 et XXIV, no 4, 1995, pp. 3-8, et Institut Néerlandais Paris 1957-1992, Institut Néerlandais/Fondation Custodia, Paris, 1993.
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A Bruxelles, jusqu'au 16 février 1997, la Fondation pour l'architecture a consacré une exposition à l'architecture en Flandre depuis les années 80. Elle prenait la forme d'une ville dont chaque rue était consacrée à un genre différent. On s'y intéressait notamment aux projets de maisons en rangées, à la construction sociale, aux initiatives publiques et semi-publiques. Les ‘constructions ouvertes’ s'élevaient à part et sans ordre apparent. Les principaux aspects de l'architecture actuelle en Flandre étaient bien représentés. La dernière génération d'architectes met l'accent sur la durabilité, la simplicité, le bon sens et le réalisme. On y établissait aussi le lien avec des tendances comparables dans d'autres pays européens. Adresse: rue de l'Ermitage 55, B-1050 Bruxelles.
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Au début de l'annéé 1997, mourait, à l'âge de 90 ans, l'historien d'art René Huyghe. Conservateur du Musée du Louvre de 1936 à 1950, il introduisit de nouveaux principes de muséographie. En 1950, il obtint la chaire de psychologie des arts plastiques au Collège de France. Dix ans plus tard, il entra à l'Académie française. René Huyghe publia plusieurs ouvrages, notamment sur Degas, Cézanne, Gauguin et Delacroix. Il se fit également un nom en tant que metteur en scène de films sur l'art. C'est ainsi qu'en 1938 il consacra un film à l'oeuvre de Rubens. René Huyghe faisait partie du Comité de conseil de Septentrion. Sa compétence et ses connaissances furent précieuses pour la revue.
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Jusqu'au 24 février 1997, le Musée royal des Beaux-Arts d'Anvers abritait une exposition intitulée ‘Tranches de vie. Le naturalisme en Belgique et en Europe 1875-1915’, qui rassemblait des toiles et des sculptures d'artistes d'un grand nombre de pays. On y trouvait notamment des oeuvres du Flamand Eugène Laermans (1864-1940) et de Constantin Meunier, Jules-Bastien Lepage, Léon Frédéric, Käthe Kollwitz, George Clausen et Angello Morbelli. Les amateurs d'art associent la fin du xixe siècle essentiellement avec l'impressionnisme, le symbolisme et l'Art Nouveau. L'exposition d'Anvers voulait corriger cette image. Cette période connut aussi la floraison du naturalisme, non seulement dans la littérature mais aussi dans les arts plastiques. Dans toute l'Europe, on représenta dans toute leur misère des enfants des rues, des ouvriers, des fermiers, des vieillards et des laissés-pour-compte. Beaucoup d'oeuvres
Eugène Laermans, ‘Een paria’, huile sur toile, 119 × 150, ‘Stedelijke Musea’, Saint-Nicolas.
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naturalistes frappaient par leurs dimensions monumentales et leur rendu presque photographique de la réalité quotidienne. On les présentait dans de grandes expositions officielles, ce qui les rendait célèbres auprès d'un large public. On peut commander le catalogue au Koninklijk Museum voor Schone Kunsten, Plaatsnijdersstraat 2, B-2000 Antwerpen.
◆ A l'automne 1997, le prosateur Adriaan van Dis (o1946) sera pendant un mois l'hôte du Département de néerlandais de l'Université Paris IV Sorbonne, en qualité de ‘Writer in Residence’. Il initiera à son oeuvre des étudiants
Adriaan van Dis (o1946) (Photo Adrie Mouthaan).
en néerlandais. Van Dis est le troisième écrivain néerlandais invité à venir donner une série de cours à la Sorbonne. Ses prédécesseurs étaient Hella S. Haasse (o1918) et F. Springer (o1932), respectivement en 1995 et 1996. Adriaan van Dis est l'un des principaux prosateurs contemporains de toute la néerlandophonie. Son oeuvre est fortement autobiographique. Il est notamment célèbre comme auteur de récits de voyage. Trois oeuvres de Van Dis ont déjà été traduites en français, à savoir Een Barbaar in China (Sur la route de la soie, 1990), Het beloofde land (La terre promise, 1993) et In Afrika (En Afrique, 1993). Voir Septentrion, XXV, no 3, 1996, pp. 3-9.
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Le Département Monuments et Sites du ministère de la Communauté flamande a publié De Belgische Art Nouveau en Art Deco wandtegels 1880-1940 (Les carreaux muraux belges de style Art Nouveau et Art Déco de 1880 à 1940). Ses auteurs, Mario Baeck et Bart Verbrugge, donnent un premier aperçu des carreaux muraux belges au cours de la période qui va de 1880 au début de la seconde guerre mondiale. Grâce à la profusion d'excellentes photographies, ils montrent la diversité et la richesse en nuances de la production belge de carreaux muraux de l'époque. Ils s'intéressent au contexte qui rendit cette floraison possible. On peut commander l'ouvrage à l'adresse suivante: Ministerie van de Vlaamse Gemeenschap, Afdeling Monumenten en Landschappen, Zandstraat 3, B-1000 Brussel.
Hans Vanacker |
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