La henriade dans la littérature hollandaise
(1927)–H.J. Minderhoud– Auteursrecht onbekend
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Les Poèmes Épiques de Helmers.A peine âgé de 23 ans, Helmers publia, en 1790, sa première épopée Socrates où il se montre l'enfant de son temps, qui vénérait la vertu et prêchait la tolérance. ‘De tous les fléaux, lit-on dans la préface,Ga naar voetnoot1. auxquels l'humanité a été soumise, aucun n'a produit tant de malheurs, n'a versé tant de sang que la superstition. Lorsque l'aigle de Rome dut faire place à la croix, que les prêtres montèrent au Capitole, et que la contrainte morale s'y fut établie, Rome perdit toute estime et toute autorité.Ga naar voetnoot2. L'Espagne florissait sous les Maures, mais, après leur expulsion, les bûchers se dressèrent, le sang coula, les Juifs et les Maures furent contraints d'abjurer la foi de leurs pères, et l'Espagne devint le séjour de la misère, de l'ignorance, et de l'esclavage. Et quel aurait été le sort de notre pays, si nos ancêtres n'avaient pas résisté au cruel Philippe II! La superstition établissait déjà son trône, les échafauds étaient érigés, et les Pays-Bas faillirent être détruits. Mais nos ancêtres rompirent les entraves de la superstition, le joug de la tyrannie, et élevèrent le siège sacré de la liberté si chère. Aucun événement ne semblait plus propre à représenter la superstition dans toute son atrocité, que la mort de Socrate.’. Ce poème fut reçu assez défavorablement.Ga naar voetnoot3. La critique du temps reprocha au poète d'avoir pillé l'Abraham de Hoogvliet et le Germanicus de Van Merken. Te WinkelGa naar voetnoot4. voit dans la manière dont les ennemis cherchent la perte de Socrate une imitation consciente du Palamedes de Vondel. Comme un autre Sisyfus monte de l'enfer, la noire Superstition monte de sa sombre geôle. Nous voyons plutôt dans ce passage une imitation de Voltaire, dans son Ve Chant de la Henriade, comme nous voyons une imitation du Temple de l'Amour (Ch. IX) de la Henriade dans les | |
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vers: ‘In 't midden van de stad stond voor 't verbaasd gezigt, een prachtig tempelkoor tot Pallas eer gesticht’, dont Te Winkel dit qu'ils ont été écrits dans le ton de: ‘Een heuvel rijst er aan den voet des bergs’ de Vondel. Le poème épique est précédé d'une ode Aan Nederland, où le poète regrette le passé, et exhorte ses compatriotes à reconquérir la liberté d'autrefois. En tête se trouvent les vers de Voltaire: ô Liberté, si chère à l'univers!
ô Liberté, qu'un pouvoir despotique
Loin de ces lieux fait languir dans les fers,.
Règne à jamais dans cette République
Chez mes amis, et même dans mes vers.
Les Vaderlandsche letteroefeningenGa naar voetnoot1. trouvèrent qu'il y avait quelque incohérence entre cette ode et le poème. KalffGa naar voetnoot2. dit que ce reproche nous touche peu, car nous voyons le rapport, l'unité dans l'auteur-même. Regrettant le déclin de son peuple et désirant l'élever, en évoquant le souvenir des ancêtres glorieux, Helmers se révèle ici à nous dans ce qu'il a de plus personnel, de plus caractéristique. En effet, ces deux poèmes différents nous montrent à merveille les deux côtés de la personnalité de Helmers. Dans le dernier, le poète se montre l'élève des Voltaire, des Diderot, des d'Alembert. Honorer Socrate pour sa vertu et malgré son paganisme, c'est l'esprit du siècle.Ga naar voetnoot3. En face du grand-prêtre Mélitus, Socrate expose des idées purement déistes. En 1813 encore, peu de temps avant sa mort, Helmers composa un Lofzang op Jezus van Nazareth, lu au ‘Hollandsche Maatschappij van Wetenschappen’, où il met partout en lumière son déisme. Dans le premier poème, nous voyons déjà notre poète tel qu'il sera plus tard, le chantre de la liberté, l'ardent patriote, qui s'efforcera d'encourager ses concitoyens. Avant d'aller plus loin, pour ne pas rompre l'ordre chronologique, il nous faut parler d'une tragédie, publiée en 1798. Cette pièce, portant le nom de Dinomaché, se joue à Athènes, où domine le tyran thébain Philocles. Vingt ans auparavant, celuici a tué le chef de l'état attique, Ereus; sa femme, Dinomaché, a pris la fuite, emmenant son enfant. Élevé dans la solitude, l'enfant, | |
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devenu adolescent, quitte sa mère, devient soldat à Thèbes, s'illustre en plusieurs combats, et se trouve enfin à Athènes, où il s'irrite en voyant la tyrannie de Philocles. Alors Dinomaché, excitée par l'oracle de Délos, se rend à Athènes, où elle est reconnue par le grand-prêtre Idamas, où elle retrouve son fils, où ce fils, nommé Thrasyllus, est emprisonné par le tyran. Au troisième acte, Philocles exige de Dinomaché qu'elle le reconnaisse comme prince pour sauver son fils de la mort. D'abord elle est prête à céder, mais Thrasyllus ne désire pas la vie au détriment de son honneur. Il sera donc mis à mort. Mais au IVe acte, mené au lieu du supplice, il réussit à échapper à ses gardiens, il se met à la tête du peuple révolté. La lutte s'engage; Philocles est tué et la ville est délivrée. Cette pièce n'est qu'une simplification de la matière de Mérope de Voltaire. Les contemporains de Helmers déjà ont remarqué la ressemblance. Plusieurs vers de Voltaire ont été imités ou traduits. Passons maintenant au poète de de Hollandsche Natie, l'oeuvre qui donne à son nom encore un ‘peu de vie’.Ga naar voetnoot1. Helmers n'a jamais aimé la révolution. Les larmes aux yeux, il vit ‘l'édifice de l'état s'écrouler sous les pilons des mutins’, de sorte qu'en 1795 il composa un Lijkzang op het graf van Nederland, suivi d'un Vaderlandsche lierzang, en 1799, où il se fâche contre les ‘braillards’ qui criaient: Liberté! Liberté! De Hollandsche Natie parut à propos. La présomption du XVIIIe siècle avait disparu, et avait fait place à la pusillanimité. Alors que l'annexion avait détruit les derniers vestiges de notre indépendance, que le pavillon français flottait au sommet des tours, Helmers alluma dans les coeurs l'amour de la liberté. Il chanta la gloire des ancêtres, leur vie morale, leurs vertus blanches comme neige, leur courage sur terre et sur mer, leurs sciences et leurs arts. Le censeur biffa, aux trois premiers chants, tout ce qui pouvait mortifier la France ou stimuler trop les Hollandais. Néanmoins on semblait redouter encore à Paris l'influence de ce poème tellement tronqué. En février 1813 arriva un décrit impérial, ordonnant d'arrêter le poète et de l'envoyer à Paris. Mais cet ordre arriva trop tard, car, lorsque la police se présenta à son domicile, Helmers venait de décéder.Ga naar voetnoot2. | |
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Montrons maintenant les passages où Helmers imite Voltaire dans son Socrates. Après une exposition toute classique: ‘Je chante le philosophe qui détrôna, à Athènes, la hideuse superstition’, et après avoir invoqué la Sagesse, l'auteur introduit le lecteur à Athènes, où le vieux Socrate apprend à ses concitoyens l'existence d'un être infini, s'efforce de détruire la superstition et de développer l'amour de la liberté et de la vertu. Le grand-prêtre Mélitus voit cette propagande d'un mauvais oeil. Car - l'auteur se montre ici un vrai élève de Voltaire - ce prêtre est un hypocrite, qui tâche de gagner par ruse les bonnes grâces de la canaille, qui se sert de la religion pour exciter ses partisans. Au fond il méprise les dieux et leur culte. Monté au plus haut rang par la puissance et la fourberie, il prévoit que son autorité sera compromise, si le peuple écoute Socrate et ses leçons. Il forge le projet de le tuer.Ga naar voetnoot1. Pour l'aider, la noire Superstition quitte impétueusement sa geôle. Cette harpie monte de l'abîme, accompagnée d'une foule de spectres hideux. Pour mieux tromper le peuple, elle a pris la forme de l'odieux intérêt, tout comme, au Ve Chant de la Henriade, le Fanatisme apparaît à Jacques Clément, sous la forme de de Guise (v. 79-87; v. 113-116; v. 227-229). S'étant approchée de la ville d'Athènes, elle réunit ces spectres autour d'elle et leur dit: ‘ô Soutiens de mon empire; je veux verser le sang de Socrate. S'il ne meurt pas, c'en est fait de mon empire. Obéissez à votre prince!’ Le monstre entre dans la maison du prêtre et lui parle ainsi: ‘N'ayez pas peur de moi, Mélitus, qui ai quitté l'empire des ombres pour vous aider. Vous épargnez Socrate! Aveugle! ne savezvous pas qu'il tâche de vous mettre à mort, d'anéantir le culte de Cérès. Accusez-le d'être un ennemi des dieux!’ Le monstre se tait et disparaît.Ga naar voetnoot2. | |
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Le grand-prêtre se lève et va trouver un autre prêtre Anitus. Tous les deux se décident à porter plainte contre Socrate auprès du conseil d'état, dès qu'il fera jour. Le lendemain, le sage Socrate, en enseignant ses disciples, se rend au marché, où il voit le peuple apporter au temple de Cérès une partie de la récolte. Tout à coup un jeune homme, les joues creuses, les yeux cernés, perce la foule, et, d'une voix faible, demande un peu de blé. Mélitus le lui refuse; ce blé appartient aux dieux. Alors le philosophe, touché, s'adresse aux prêtres, leur reproche leur conduite, les menace de la vengeance des dieux. Il dit au peuple qu'on plaît mieux aux dieux en soutenant la vertu opprimée, en sauvant un homme qui meurt de faim, qu'en les honorant par des dons. Le peuple est ému. Mais la Superstition fait un signe à ses spectres qui font naître d'autres sentiments dans le coeur du peuple athénien. Lorsque Socrate a exprimé sa conception de la religion - où l'on retrouve les idées exprimées dans les vers 107-112 du VIIe Chant de la HenriadeGa naar voetnoot1. - on l'entraîne devant le conseil d'état. | |
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Après avoir invoqué la Muse, le poète nous décrit, au IIe Chant, le temple de Pallas, où Socrate sera jugé. Ce passage est une imitation du commencement du IXe Chant de la Henriade, car, après avoir dit que le temple se trouve au milieu de la ville, Helmers nous trace le tableau...du paysage qui l'entoure. Le peuplier, le frêne, le chêne élancé, l'orme, le cyprès funèbre semblent donner à ce lieu sacré un air majestueux.Ga naar voetnoot1. L'autel du temple est orné de tableaux. L'un d'eux représente des jeunes gens et des jeunes filles qui dansent sur l'herbe. Ce détail ne fait-il pas penser aux vers 22-26 du même Chant de la Henriade?Ga naar voetnoot2. Puis l'auteur nous fait assister au sacrifice d'un taureau. Socrate se défend en parlant du culte de la vertu. Tout à coup on voit dans les airs un aigle, attaquant et tuant un vautour. Le prêtre se sert de ce signe, disant que le vautour est Socrate, qui doit être tué. Le peuple condamne le philosophe à mort. Au IIIe Chant, Socrate est en prison; ses amis viennent le voir. Il doit boire la ciguë. Mais l'Être suprême ne l'oublie pas. Assis sur son trône, bien au-dessus de la terre, dans l'espace ‘où la matière nage’.Ga naar voetnoot3. - Helmers imite ici le célèbre passage: Dans le centre éclatant de ces orbes immenses (Ch. VII Henr.) - il ordonne à Uriël d'emporter dans le ciel l'âme pure de Socrate dès qu'il aura expiré. Le poète décrit alors la mort du philosophe, dont l'âme est portée devant le trône de Dieu pour y recevoir la récompense de sa vertu. | |
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Nous passons maintenant à de Hollandsche Natie. Le premier chant, intitulé Zedelijkheid (Caractère moral), commence par un cri de joie. Le poète est heureux d'être Hollandais, d'être habitant d'un pays qui ne doit rien à la nature mais tout au travail, à l'ardeur, à l'art de ses habitants. Il veut chanter la valeur des ancêtres, n'a pas besoin de l'imagination et invoque la VéritéGa naar voetnoot1. qui va lui fournir en abondance de quoi parler. Car la vie des aïeux a été morale, tolérante, charitable, sobre et religieuse. Et le poète cite quelques noms illustres: Cats, de Ruyter, Hambroek, Schaffelaar, Beiling. Le deuxième chant, qui porte le titre de Heldenmoed te land (Héroïsme sur terre) s'ouvre par la célèbre description du Rhin, qui, après avoir été le fleuve le plus important de l'Europe, va croupir dans les dunes de Katwijk, offrant ainsi la triste image de la Hollande telle qu'elle était au moment où le poète chantait. A ce sombre tableau, il oppose les moments principaux de la guerre de quatre-vingts ans et des guerres postérieures contre l'Angleterre, la France et la Suède. Tout à coup il est transporté dans les Champs Élysées, où il voit - comme Voltaire au VIIe Chant de la Henriade - les âmes d'une foule de héros.Ga naar voetnoot2. Pour décrire ce lieu, le poète a imité quelques vers du IXe Chant de la Henriade: les champs sont couverts de myrtes (Ch. IX, v. 7)Ga naar voetnoot3.; on y voit mûrir les fruits de Pomone (Ch. IX, v. 10)Ga naar voetnoot4.; les champs n'ont jamais ressenti l'outrage des hivers (Ch. IX, v. 8)Ga naar voetnoot5.; chacun y goûte la joie d'un printemps éternel.Ga naar voetnoot6. Lorsque les héros - le Prince Maurice, les De Wit, Oldenbarneveld, Bevernink, Hooft, Fagel, le prince Frédéric Henri, de Ruyter, Tromp - passent devant les yeux du | |
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poéte, un nuage de deuil les entoureGa naar voetnoot1. (Ch. VII v. 402 Henr.); la joie pure, le repos de ce lieu sont troublés par la pensée des souffrances humaines. Mais tout à coup ils voient s'avancer Vondel, qui, ayant lu au livre des Destins (Henr. Ch. VII v. 285)Ga naar voetnoot2., les encourage. Au troisième chant: Heldenmoed ter zee (Héroïsme sur mer), le poète se trouve, la nuit, dans un bois de chênes, où un esprit lui apparaît pour lui dire de ne pas désespérer et de chanter les exploits accomplis sur mer, dans la bataille sur le Zuiderzée, la bataille de quatre jours, et enfin dans la bataille navale du Doggersbank. Le quatrième chant porte le titre de Zeevaart, (Navigation). Le poète voit le génie tutélaire de la Hollande, recevant le tribut de tous les peuples de la terre, surtout des Indes. Ainsi son imagination le transporte aux Indes néerlandaises, au moment où les Hollandais y arrivent, délivrant les peuples du joug portugais. Un épisode, où l'on retrouve des vers imités du IXe Chant de la Henriade, nous raconte l'amour d'Adéka, fille d'egeron, prince de Banda et d'Afron, prince de Timor. Les Portugais, feignant de contracter un traité avec Egeron, l'emprisonnent et tuent Afron. Le chef des troupes bandanaises réussit à s'échapper avec Adéka et à délivrer son prince. Malheureusement Adéka, à son tour, tombe entre les mains des ennemis, qui la tuent. A ce moment arrivent les Hollandais, qui remettent Egeron sur le trône. Mais le vieux prince meurt de douleur, après avoir cédé l'empire à ses libérateurs. Comme une autre d'Estrée, la tendre Adéka est belle, dans la fleur de sa jeunesse. L'amour ne l'a pas encore enchaînée. Elle ne vit que pour son père et le soigne dans sa vieillesseGa naar voetnoot3. (comp. Henr. Ch. IX, v. 146; v. 174-177; v. 163). Et plus loin on lit: Adéka aime. Pour son coeur enflammé la création est plus belle. Le chant des oiseaux est plus doux. Penchée sur le bord, couvert de roses, | |
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du petit ruisseau, elle entend, dans le murmure de l'eau, le nom de son amantGa naar voetnoot1. (comp. Henr. Ch. IX, v. 221; v. 214). Cet épisode a eu beaucoup de succès, et Kalff dit qu'il serait bien étonnant qu'il n'y eût pas de rapport entre l'histoire malheureuse d'Adéka et d'Afron et les amours de Saïdjah et d'Adinda de Multatuli, bien que les Hollandais soient encore chez Helmers ‘les sauveurs de l'innocence opprimée’.Ga naar voetnoot2. Après cet épisode, l'auteur chante les voyages de Van Noord, de Tasman, de Heemskerk et de Barendtz. Ce qu'il dit de ce dernier est l'ébauche de l'Overwintering op Nova-Zembla de Tollens. Au Ve Chant, intitulé de Wetenschappen (les Sciences), le poète invoque la Muse, qui l'introduit dans le temple de Phébus. Le chef des sacrificateurs répand sur les autels, où fume l'encens, les eaux de l'Hippocrène. L'auteur en reçoit quelques gouttes. Une force l'entraîne loin de la terre, à travers l'espace des voûtes célestes. Où l'entraîne-t-elle? Vers des orbites où personne n'a pénétré? Vers des soleils, inconnus aux mortels? Vers l'endroit où ‘la matière nage’? - Helmers imite ici les vers connus du VIIe Chant de la Henriade.Ga naar voetnoot3. - Non, son esprit a un vol plus lent, et le poète se retrouve à terre, dans cette Hollande, dont il va chanter la gloire. Il vante les mérites de Huygens, de Boerhave, d'Albinus, de Ruysch, de Kamper, de Hugo de Groot, de Stevin, de Koster, l'inventeur de l'imprimerie, ‘qui écrasa l'empire de l'ignorance.’ Le dernier chant: de Schoone Kunsten (les Beaux Arts), commence par un hymne: Malheureux l'homme insensible à tout ce qui ennoblit et élève le coeur; comme une bête ruminante, il est | |
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couché à terre, indigne du nom d'homme. Heureux les Hollandais, en qui le sentiment de l'art est inné! Ils n'ont pas égalé les Grecs, les maîtres, dont l'humanité admire toujours les oeuvres d'art, mais ils viennent du moins immédiatement après eux. Et le poète voit se dresser devant lui le Temple des beaux arts. Il le décrit dans des vers où il imite encore des passages du VIIe et du IXe Chant de la Henriade: ‘Bien au-dessus de la terre, dans une matière fine et pure, s'élève votre cour sacrée, ô Beaux Arts! Tout le monde y respire un air d'ambre. L'Imagination, jeune et légère, danse autour du choeur sacré, portant dans ses mains, blanches comme neige, une clef d'or, dont elle ouvre le temple. Au milieu de ce choeur, la Beauté immortelle a établi un trône d'or. Ce n'est pas la beauté terrestre. Non, c'est cette enfant du ciel qui porte sur son front flamboyant l'Idéal créateur.Ga naar voetnoot1. Et dans ce temple le poète voit s'approcher Hooft, Poot, Antonides, Smits, Hoogvliet, les Van Haren, Van Winter, Bellamy, Anna Maria Schuurman, Elisabeth Hoofman, de Lannoy, Van Merken. Parmi les architectes il nomme Van Kampen, et parmi les peintres Rembrandt. Helmers termine son chant en s'adressant à ses fils; il exprime l'espoir qu'à sa mort ils diront que leur père a ardemment aimé sa patrie. |
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