Monsieur Persichini, Rome.
Bruxelles, 18 Juin 1874.
Mon chèr Monsieur Persichini,
Ne me grondez pas! Je vous entends d'ici m'accuser de paresse, d'indifférence, d'ingratitude, etc. etc. non, je n'ai pas été aussi vilaine que cela, j'ai bien mérité une petite réprimande, c'est vrai, mais j'ai eu tant et tant à faire depuis mon départ de Rome, que j'ai été obligée de négliger mes amis pour mes ennemis. N'en parlons pas! Dites-moi comment vous vous portez tous.
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Si votre nouvel opéra a fait furore et ainsi de suite, racontezmoi un peu de tout, et le plus de bonnes choses possible!
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La première question de tous mes amis c'est: ‘Avez-vous vu le Pape!’ et puis comme conclusion encore: ‘Comme c'est intéressant pourtant d'avoir vu le Pape!’ Les bonnes gens ne connaissent de l'Italie que Rome, et Rome, c'est le Vatican! Hier j'ai montré quelques photographies de Rome à des amis qui venaient me voir.
‘Qu'est-ce que j'ai ici?’ demanda un Monsieur, ‘ce ne sont que des ruïnes!’