Mr. R. Wilmington.
New-York 12 Janvier 1872.
Monsieur.
Votre gracieuse lettre du 9 Janvier m'est parvenue à l'instant même.
J'ai bien peur que Mademoiselle Réna ne m'âit trop favorablement jugée comme pianiste, car je n'ai pas du tout l'habitude de jouer en public. Je m'accompagne moi même sur le piano, mais je ne suis pas capable de jouer des sonates ou des concerto's de Beethoven, Mendelssohn ou Mozart, sans fautes. Si ce n'est qu'un simple accompagnement qu'il vous faut, je puis vous satisfaire, je crois, car je suis bonne musicienne, mais si ce sont des duos concertants que vous exécutez, je vous avoue loyalement que mon jeu ne sera pas assez correcte et manquera de fini. Le chant ne m'inspire pas les mêmes inquiétudes. J'ai une voix puissante et dramatique et je chante tout genre de musique, excepté le bouffe, que j'abhorre.
Maintenant les affaires. Je suis loin d'être riche, mais je ne