Oeuvres complètes. Tome X. Correspondance 1691-1695

N^o 2887.
Christiaan Huygens à?¹⁾.
[1694].

Le sommaire et la copie se trouvent à Leiden, coll. Huygens.

Sommaire:
Receu sa lettre, differè de repondre faute de matiere comme Mr. Schuylenboutg²⁾ lui aura dit qui presqu'en mesme temps me donna le traitè entier de Koersma³⁾, et me sist voir qu'il avoit remarquè la faute, la quelle il semble vouloir soutenir mais en vain, et sans doute qu'il en sera maintenant convaincu; qu'en relisant l'imprimè de Koersma je vois qu'il promet le secret des Longitudes qu'estant occupè a ajuster mon invention d'horloges pour la mer, et voyant ce que Koersma promet, que puis qu'il le connoit, il pourra luy en avoir dit quelque chose, j'ay creu luy en devoir demander des nouvelles et si ce dessein continue, ce que je serois bien aise de scavoir parce que j'y travaille encore, et s'il consiste, comme on a toujours jugè a inventer des horloges tres justes, et qui puissent souffrir la mer, je ne vois pas qu'il me puisse manquer⁴⁾.
Que je ne scai, ou ils en sont avec la vocation d'un Professeur en mathematique, si cela n'est pas encore fait, que je recommanderois outre le S^r. Bernoulli, si peut estre on ne le pourroit avoir le S^r. Papin Professeur a Marpurgh, qui me temoigne par ses lettres, qu'il ne se trouve pas assez bien, ni en repos, dans le poste ou il est⁵⁾ et me prie de l'aider a le tirer de la, lors qu'il s'offrira quelqu'occasion. Je le connois particulierement depuis longtemps, et il a fait connoistre ses talens par ses inventions et par quelques traitez imprimez touchant les experiences du vuide⁶⁾, et la machine pour reduire les os en nouriture⁷⁾. Que ses speculations regardent principalement les inventions en mechanique et physique qui puissent estre d'usage et qu'il possede assez la geometrie avec cela, quoyque non pas jusqu'a ces abstruses subtilitez, ou d'orenavant il commence d'y avoir de l'exces. Qu'il me semble, selon que Mr. Schuylenburg m'en parla dernierement, qu'on ne se hastoit gueres encore a remplir cette place de professeur. Qu'il verra, s'il y a occasion de faire quelque chose pour luy, et qu'en ce cas je le supplie de vouloir s'emploier en sa faveur, que je luy en seray obligé, die alreets geheelyck ben &c. &c.

J'affectionne Mons.^r Papin je suis faschè qu'il n'est pas traitè selon son merite, ce qui m'estonne parce que je scai que le Landgrave a de l'inclination pour les sciences. Voir ce qu'escrit Wichers. Je ne connois pas ces autres Messieurs. Je ne scay pas si on est prest de remplir la place. D'appeller Mr. Papin sans le retenir cela ne se peut pas proposer. Mr. Leibnitz n'est pas appellable que je crois. Ma recommandation de Bernoulli est un obstacle.

1) Le sommaire ne porte ni date, ni adresse. Comme il y est question de la chaire de mathématiques, vacante à Groningen, on pourrait conjecturer que la lettre a été adressée à W. Wichers (voir la Lettre N^o. 2858) si ce n'était que, dans la seconde partie, celui-ci est cité comme tiers. Il est possible aussi que cette seconde partie se rapporte à une autre lettre. Dans ce cas on ne pourrait guère douter que la première partie ne soit le sommaire d'une lettre à Wichers.

2) Johannes van Schuylenburgh, greffier de Willem III.

3) Cet auteur nous est inconnu.

4) Comparez, sur les desseins que Huygens avait avec ses nouvelles horloges, la Lettre N^o. 2878.

5) Voir la Lettre N^o. 2640 (Tome IX, p. 564).

6) Voir la Lettre N^o. 2040, note 5.

7) Voir la Lettre N^o. 2640, note 11.