No 2868.
Christiaan Huygens à J.P. Bignon.
15 juillet 1694.
La minute et la copie se trouvent à Leiden, coll. Huygens.
La lettre est la réponse à une lettre que nous ne connaissons pas.
A Mr. l'Abbé Bignon.
du 15 Juill. 94.
La lettre par la quelle vous me fistes l'honneur Monsieur de respondre a mes deux premieresGa naar voetnoot1), estoit pleine d'expressions si obligeantes et me dit des choses si au dessus de ce que je merite, que j'eus de la confusion en la lisant. Je differay de vous en remercier, croiant dans peu vous pouvoir donner des nouvelles de l'arrivée des trois volumes que vous m'aviez fait la grace de me procurerGa naar voetnoot2). Mais par je ne scai quels accidents, il s'est ecoulè bien du temps depuis, et il n'y a que peu de jours que je les ai reçus, non sans de nouveaux sentiments de la reconnoissance que j'ay taschè de vous en tesmoigner cy devant. Je trouve dans ces livres bien de la matiere soit pour m'exercer, soit pour contenter ma curiositè, et sur tout pour admirer la diligence et le scavoir de ceux qui ont le plus contribuè a ce qu'ils contiennent, et encore de ceux qui ont travaillè, a les mettre en l'estat ou ils sont. J'espere que vous continuerez Monsieur de tenir la main a ce que nous en puissions voir encore d'autres que l'on promet dans ceux cy. Vous ne scauriez rien faire de mieux pour l'honneur de l'Academie ni qui perpetue plus avantageusement la gloire du Roy dans les siccles a venir. L'on m'a envoiè il y a quelques mois, de vostre part la Reponse de Mr. Renau a ma Remarque sur son LivreGa naar voetnoot3), a la quelle j'aurois repliquè plustost, sans une interruption a ma santè, qui m'a fait pour quelque temps quiter les estudes, et qui m'oblige encore de les moderer. J'ay eu de la peine, a rendre courte cette Replique, en m'abstenant d'examiner tout du long les raisonnements de mon antagoniste,
parce que je voiois que nostre dispute en seroit devenue trop embarassée, et difficile a juger. J'ay cru que c'estoit assez de bien prouver et esclaircir le fondement de mon objection, afin d'en faciliter l'intelligence a ceux qui voudront prendre connoissance de nostre different, la matiere estant assez obscure. Je ne m'estonne point, que Mr. Renau, parmi beaucoup d'occupations, n'ait pas pu examiner avec l'attention necessaire les