Oeuvres complètes. Tome IX. Correspondance 1685-1690
(1901)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 2558.
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qu'il ne faudroit que peu de temps pour l'achever cela me fit differer de vous ecrire, mais j'ay eu grand tort, et je m'y suis trouvè extremement trompè par la lenteur des Imprimeurs, qui m'ont tenu encore 4 mois et d'avantage. Hier enfin j'envoyay à Mon frere de Zulichem Secretaire du Roy, 7 Exemplaires de ce livre, que je le prieGa naar voetnoot4) de vous faire tenir et en mesme temps cette lettre. Il y en a pour vous Monsieur, pour Mrs. Newton, Boyle, HamdenGa naar voetnoot5), Halley, Locke et Flamsteed, lesquels vous estant tous connus, et la pluspart vos bons amis, j'ose vous charger de leur en faire la distribution. Si le depart de la personne qui s'est offert de les porter en Angleterre, eust estè prévu j'aurais eu tous ces Exemplaires reliez, ce qui n'a pu estre a mon regret. Vous verrez que j'ay marquè en quelques endroits la diversitè de mes sentiments d'avec ceux de Mr. NewtonGa naar voetnoot6), a quoy je me suis trouvè obligè pour soutenir ma Theorie, mais je l'ay fait de sorte que je ne crois pas qu'il le prendra en mauvaise part. Et pour ce qui est du different que nous avions touchant les courbes du jet qu'il pretendait qu'elle avoit une asymptoteGa naar voetnoot7), quoyque je ne sois nullement persuadè par la demonstration qu'il me donna en escritGa naar voetnoot8), je n'en ay pourtant rien touchè, pour ne donner commencement à une dispute très obscure, et que peu de personnes eussent entendue. Au reste je seray sort aise d'entendre son sentiment touchant mes Explications de la Refraction et des phenomènes du cristal d'Islande. mais je ne suis pas bien assurè s'il entend le François, je souhaite surtout de scavoir ce qui vous en sem- | |
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blera à vous Monsieur, qui estes le juge le plus competent en ces matieres que je connoisse. Je doute pourtant tousjours si cet escrit vous sera tout a fait nouveau, parce qu'il me souvient que vous me parliez de ces matières, comme ayant quelque connoissance de ce que j'en avois escrit, et que vous me donniez a entendre en quelque façon, que mes copistes a Paris ne m'auroient pas servi fidellement; de quoy si vous avez quelque certitude, vous m'obligerez de m'en instruire. Monsieur Boyle, qui en quelque endroit de ses oeuvres a dit qu'on n'avoit pas encore suffisamment expliquè la refraction de la Lumière, verra si ce que j'en dis luy peut donner quelque satisfaction, pourvu qu'il veuille bien se donner la peine d'en faire l'examen. En luy faisant mes tres humble baisemains, vous aurez s'il vous plait la bontè de luy faire souvenir de la Recepte qu'il m'avoit promise pour faire de la glace sans glace ni neige qui me parait une aussi grande merveille que de faire du feu par le moyen de deux liqueurs froides, dont il eut la bontè de me faire voir l'ExpérienceGa naar voetnoot9). N'ayant pas entendu de vos nouvelles depuis si longtemps, je seray bien heureux si cellecy vous trouve encore a Londres, et si cela n'estoit point je serois justement puni de ma negligence, de laquelle je vous demande pardon et suis de tout mon coeur
Monsieur
Vôtre tres humble et tres obeissant seruiteur Hugens de Zulichem.
Ga naar voetnoot10) Mr. Hugens de la Haye 7 février 1690 à N.F. à Londres. Il a différé de m'écrire en attendant que son Traité de la Lumière fut achevé d'être imprimé. Ce qui a trainé encore 4 Mois.
Il m'en envoit 7 Exemplaires dont l'un est pour moi, les autres pour 6 Amis qu'il nomme. Ils ne sont pas reliés et pourquoi.
Il a marqué en quelques Endroits la Diversité de ses sentiments d'avec ceux de Mr. Newton qui ne le prendra pas en mauvaise part.
Il n'a rien dit touchant la courbe du jet que Mr. Newton pretend avoir un | |
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asymptote, mais la démonstration qu'il en donna par écrit à Mr. Hugens ne l'a pas persuadé.
Mr. Hugens demande le sentiment de Mr. Newton sur son explication de la Refraction et sur celle des phenomenes du crystal d'Islande et surtout mon sentiment disant que je suis le juge le plus competant en ces matières qu'il connoisse.
Que cet écrit pouvoit ne m'être pas nouveau et que je lui avais parlé de ces matières comme en ayant connaissance. Il demande si ce n'estoit pas en conséquence de l'Infidelité des copistes à Paris.
Monsieur Boyle verra si ce qui est dit de la Refraction de la Lumiere le satisfera. Il demande la Recepte que Mr. Boyle lui a promis pour faire de la glace sans glace ni neige.
Ce qui lui parait aussi merveilleux que de produire du feu par le mélange de deux liquides froides.
Il craint que cette Lettre ne me trouve pas à Londres etc.
A Monsieur Monsieur Fatio de Duillier dans la Suffolkstreet a la maison prochaine du Sr. Maigret apothecaire François. à Londres. |
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