Oeuvres complètes. Tome VIII. Correspondance 1676-1684
(1899)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 2313.
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longtemps en le pressant par le milieu, il ne scauroit manquer de prendre a la fin la bonne et veritable figure, quelque difforme qu'il puisse estre au commencement. Mais d'ordinaire on croit d'avoir fait quand on n'a fait qu'a moitjé, et quand il reste encore quelque chose de la cylindricité, que je nomme ainsi. Pour scavoir cela sans se tromper il me semble que l'on pourroit faire des rayes legeres et petites avec un diamant (mais il faudroit qu'elles fussent bien egales par tout) sur le verre, avant que de mettre la pointe sur le milieu, et continuer a former jusques a ce qu'elles seroyent disparues. Pour les faire egales, et qu'elles entrassent egalement par tout, il me semble, qu'il ne faudroit pas les marquer avec la main, mais en tirant le verre chargé de quelque pesanteur par dessus une pointe d'emeril ou de diamant, ou tirer une chose ou cette pointe seroit attachée par dessus le verre. Je vous prie d'y songer. L'Allemand de Bax ne luy a rien appris qui vaille il ne scait pas seulement qu'il faut faire les formes au tour. Il acheve de doucir le verre dans quelque endroit de la forme qu'il choisit, et puis le polit sur un cuir. Pensez qu'elle sorte d'Adeptus c'est. J'ay esté une fois au Rouwenbergh durant le temps que nous avons esté a Dieren. Je vis alors les nombres des heures a Cleve fort distinctement. Ce matin j'avois dessein d'aller sur quelque eminence hors de ce bois icy pour voir ce que je pourois decouvrir aux clochers d'Amersfort et d'Utrecht que l'on y voit touts deux, mais il a fait un si mauvais temps de vents et de pluye, qu'il n'y a pas eu moyen. J'iray peut estre encore cette apresdisnée, mais outre qu'il fait tousjours grand vent, le Soleil est maintenant derriere ces clochers. Quand j'y auray esté je vous manderay ce que j'auray veu; cependant j'attends de scavoir ce qui sera arrivé de vostre verre. Mercredy dernier je fus a Nimegue avec nostre Chapelain AngloisGa naar voetnoot1) pour voir encore le Cabinet de SmetiusGa naar voetnoot2), mais il estoit hors de la ville. Le docteur me mena chez un Orfevre qui se mesle de vendre les antiquités que de temps en temps on trouve en ce lieu en remuant la terre. Il n'avoit pas grande chose, pour lors. Nous acheptasmes pourtant quelques bagatelles de medailles &c. entre autres j'eus ces deux cachets antiques dont l'un est encore dans la moitée d'une bague rompue. Adieu j'attends de vos nouvelles. |
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