Oeuvres complètes. Tome VIII. Correspondance 1676-1684
(1899)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 2299.
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Le tuyau a estè commencè dès lundi et je crois qu'il sera fait maintenant, ou peu s'en faut. J'iray le voir, et j'auray soin de la droiture, quand il devroit un peu elargir le fer blanc au bout de chaque piece. Je crois fort bien que vous pourriez donner un peu plus d'ouverture a vostre objectif puisque les oculaires ne sont pas plus convexes. Mais sans cela la lunette doit estre assez claire puisqu'elle ne grossit que 37 fois environ, et que celle de Mr. Tol qui n'estoit pas de 7 pieds, grossit 31 fois: l'ouverture de l'oculaire estant d'une pouce. J'ay fait un anneau pour servir de diaphragme que je vous envoye. J'ay suivi le plus exactement que j'ay pu la mesure que vous m'avez donnée. Le grand verre blanc est refait d'un costè qui estoit le plus trouble, et il est fort bon maintenant, et meilleur que l'autre que j'avois raccommodè. Je ne l'ay encore essaiè que sur les escritaux, et ce soir j'espere le dresser aux Planetes et la Lune. J'auray pourtant de la peine a laisser l'autre costè comme il est, a cause de plusieurs petites egratigneures et une raye ou deux. Sur tout puis que j'ay rendu la methode tres seure par quelques nouvelles observations. Ce verre blanc a pourtant un deffaut dans la matiere qui est qu'elle ne prend pas le poli si vif que le verre ordinaire, estant ce semble plus molle. Devant que de recommencer a travailler l'autre costè de ce verre, j'ay envie d'essaier de doucir sur une route droite, comme je vous ay dit, a quoy j'ay commencè a preparer la vieille forme de fer de 9 pieds qui est trop mince d'ailleurs et hors d'apparence d'estre emploiée. Ce seroit la derniere perfection de l'art de pouvoir travailler sans gaster la forme. Vous scaurez ce qui en arrivera. Adieu. Si j'apprens que vous ne venez point, j'adresseray le tuyau au Sieur CarréGa naar voetnoot1) comme vous souhaitez. |
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