Oeuvres complètes. Tome VIII. Correspondance 1676-1684
(1899)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 2231.
| |
[pagina 304]
| |
a Paris, et, a cause de mon absence, je ne sçay pas quand il en est parti. Vous n'aurez qu'a avertir le frere de Zeelhem ou Madame, que ce pacquet de ciseaux arrivez ou attendus, est pour vous, car je ne crois pas en avoir rien mandè au frere. J'ay appris par la derniere lettre de mon Pere le tumulte arrivè dans vostre villeGa naar voetnoot3), et comme par vostre bonne conduite vous l'aviez preservée de plus grand malheur dont j'ay bien de la joye et vous en felicite. Il m'en a racontè le suject et quelques circonstances, mais quelque jour j'auray le plaisir j'espere de vous en entendre faire le recit vous mesme. Mon Pere auroit bien souhaitè que je l'eusse estè voir cet autonne, mais cela ne pourra estre pour cette fois, et il faudra differer le voiage jusqu'a l'année prochaine. Il me mande qu'il vous avoit repris d'avoir osè dire que le Sr. Meester avoit empruntè de moy son invention de niveau. En quoy j'ay reconu que sa maladie devoit plustost avoir causè ce petit chagrin, que la chose mesme. Car on peut bien voir que Meester a profitè en quelque sorte de mon invention; mais ce qu'il a produit ne vaut pourtant rien, parce que son niveau n'a point de lunette d'approche, ni qu'on ne peut point l'y appliquer. Et pour en faire sans lunette, il ne falloit que l'oster du mien en laissant la simple croix, avec deux pinnules ou filets aux deux bouts de la piece horizontale, au lieu de tout cet embaras de la boete flottante dont il s'est avisè. J'ay fait faire desia plusieurs de mes niveaux pour des personnes a qui je ne pouvois refuser de prendre cette peine, et j'ay trouuè qu'en faisant la lunette et toute la croix de fer blanc, ils en valent mieux, a cause de la legeretè, qui est plus tost reduite au repos par le plomb d'en bas, et qu'ils ne coustent pas le tiers que quand le tout est de leton. Si vous en aviez besoin et que vous creussiez en scavoir assez pour le mettre en pratique, par l'instruction que j'ay donnée, je vous offrirois de vous en procurer. Je seray encore 10 ou 12 jours en ce lieu, ou il fait fort beau avec belle compagnie.
P.S. Mes treshumbles baisemains s'il vous plait a Madame la Drossarde.
A Monsieur Monsieur Hugens Grand Bailly de la ville de Gorcum et du pais d'Arckel etc. 6 S. A Gorcum. |
|