Oeuvres complètes. Tome VIII. Correspondance 1676-1684
(1899)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekend
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No 2224.
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Partir mais a ce qu'il nous dit hijer, le Mal estoit empiré en Chemin, mais il s'estoit tousjour trouvé en parfaitte santé comme il est encore presentement Graces a Dieu et la desfluction a peu pres passee, mais le Pied un peu enflé. Il se trouve astheur bien solitaire, dans sa grande Maison. vous ne scauriez croire, comment tout le Monde, trouve a redire, a ce deslogement du Frere de Zeelhem, mais c'est a Madame sa Femme, plus qu'a luij, qu'on L'impute, je ne m'en suis iamais voulue meller, pour les Persuader du contraire, car je voijois bien, que la resolution en estoit prise. mais je croij que des astheure ils trouvent bien, que la Maison qu'ils ont, n'aprosche pas, de celle de mon Pere, quoij que c'est une des Meilleures en Apparence de toutte la Haije. il ij a desja longtemps mon Frere que nous avions Esperez de vous voir en Hollande. je vous asseure que toutte la Famille en aura une grande Joije. et sur tout mon Pere, en rescevra une satisfaction Particulliere. je vous prie donc de me dire, vers qu'el temps nous pouvons esperer ce bonheur. J'espere qu'il ne vous restent plus D'Affaires a Paris, qui vous ij pouroijent retenir. et qu'avant que la belle saison sera Passée nous aurons la Joije de faire encore des Promenades ensemble. la sepmaine Passée, nous avions une visite de Monsieur, et de Madame PutmansGa naar voetnoot4), et autre compagnie de Delft. ce Seigneur a Aschetté la Maison brulée de SionGa naar voetnoot5), autre fois a Monsieur Hogendorp, prosche de la Ville. il ij fait des grande despensses, en Bastimens et autres embellissemens du Lieu. sa Femme semble de s'ij plaire aussi. Elle est fort Jolie, et ne manque point d'esprit. jusques astheure ils n'ont point D'enfens. a propos de Delft il faut que je vous die, que nostre bonne Juffrouw JennekenGa naar voetnoot6) est fort mal, et je commence mesme a Apprehender qu'Elle n'en Eschapperá pas quoij qu'elle ne se trouve pas attaschée au Lit. Elle devient fort Foible, c'est une Maladie languissante causée d'une Bile noire et brulée, a ce que jugent les Medecijns, je serois bien fasché de perdre une si bonne Amie, mais j'espere tousjour le meilleur. je croij que vous avez sceu le retour du Cousijn de Leeuwen, ses quatre Filles arriverent quelque sepmaines auparavant. Elles parlent L'Anglois sans auccune dificulté et fort bien, a ce que disent ceux qui s'ij entendent mieux que moij; sur tout les deux Ainées. Elles ont grande satisfaction de toutte les Civilitez qu'elles ont resceues en Angleterre. et Monsieur L'Ambassadeur ne l'est pas moins, il se Loue Extremement de la bonté du Roij et de toutte la Cour. son SuccesseurGa naar voetnoot7) est Partij depuis son retour avec sa Femme et tous ses Enfens il sera heureux s'il peut destromper le Monde en Angleterre car on ij avoit peu d'opinion de sa Personne et de son Esprit. Adieu mon cher Frere toutte nostre Famille se portte bien Graces a Dieu. nostre Stans | |
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est plus grande que moij. vous trouverez les deux autres creues aussi. mon Marij vous fait ses tres humble baisemains. Madame Brasser me demende tousjour de vos nouvelles, le Monde dit qu'elle se Marie mais Elle dit que non. |
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