Oeuvres complètes. Tome VIII. Correspondance 1676-1684
(1899)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekend
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No 2213.
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Je vous remercie, Monsieur, de ce que vous me mandés touchant les mines de charbon, ou l'on s'est servi des chaines à seaux jusqu'à la profondeur de 100 toises. Je croy que cela reussiroit bien aussi au Harz, s'il n'y avoit un inconvenient, qui est la corrosivité des eaux qu'on est contreint de tirer de nos mines, qui mange bientost le fer. C'est pourquoy on s'y sert d'une vingtaine de pompes les unes sur les autres; ces pompes jouent par le moyen de moulins a eau; et mon dessein n'estant que d'essayer, si au défaut de l'eau dans un temps sec ou autrement on pourroit y employer le vent, ménageant l'eau dans les grands reservoirs faits pour cet effect, je n'ay qu'a employer les mêmes pompes déja faites. Mais le vent allant fort inégalement, et agissant quelques fois avec une violence qui pourroit endommager les machines, il s'agit d'y remedier et de faire l'application d'une maniere simple, commode et durable. J'ay pensé de faire en sorte que les ailes du moulin se tournent un peu et s'inclinent quand le vent devient trop fort, sans que pour cela la croix qui porte les ailes change de place. Mais je souhaite d'en avoir vostre avis. J'ay bien du déplaisir de ce que vous me mandés d'avoir esté malade tout de bon dépuis quelques semaines. Il nous importe beaucoup que vous vous ménagiés un peu mieux que vous n'avés coustume de faire, et que vous ne songiés presque doresnavant à d'autre étude, qu'à celle de vostre conservation. Je vous suis obligé de ce que vous avés parlé Mr. l'Abbé Gallois. Ce que j'avois mandé, n'estoit pas pour deguiser, mais pour n'estre pas rebuté d'abord en reprenant une vieille sollicitation. Mais je vous supplie Monsieur de dechirer le billet que je vous avois envoyéGa naar voetnoot3), par ce que je connois par la qu'il pourroit estre mal interpreté. J'ay fait une grande perte perte par la mort de feu mon maistreGa naar voetnoot4), qui estoit sans doute un des plus grands hommes que j'aye connu, sans parler de sa qualité de Prince. Mais Monsieur le Duc d'OsnabrugGa naar voetnoot5) son frere prenant les rénes du gouvernement, et ayant déja donné a connoistre que la vertu et la generosité sont en quelque façon hereditaires dans la maison, nous avons tout sujet de nous consoler en quelque façon d'une perte, qui ne se pourroit mieux reparer, que par un tel successeur. Cependant ces changemens de la cour auxquels on est sujet m'obligent de songer quelques fois à des ressources, qui en sont independantes, en quoy vous m'avés déja assez favorisé. Je suis avec zele Monsieur Vostre treshumble et tresobeissant serviteur Leibniz. |
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