No 2139.
Constantyn Huygens, frère, à Christiaan Huygens.
5 octobre 1678.
La lettre et la copie se trouvent à Leiden, coll. Huygens.
Elle est la réponse au No. 2133. Chr. Huygens y répondit par le No. 2142.
Hooghsoeren le 5 d'Octob. 1678.
La derniere que j'ay eue de vous est de l'11e d'Aoust dans laquelle vous avez eu la bonté de m'informer assez au long touchant l'estat d'alors et du progrez de la microscopie, en y adjoustant la figure d'un microscope que vous aviez fait faire, et sur lequel vous avez mandé a mon Pere du depuis que les amateurs de Paris avoyent encore raffiné et y avoyent adjousté quelque nouvelle facilité, dont vous deviez informer ledit Signor Padre mais je ne scay si l'avez fait et s'il a receu la dessus quelque chose de vous depuis que je cours le Veluwe ces huict ou dix jours derniers. Il me tarde fort de voir comment vous aurez perfectionné l'instrument et je n'ose y faire travailler sans avoir vostre figure de la derniere invention, ayant au reste fort bien compris celle qui est dans vostre lettre susdite de l'11 Aoust, suivant laquelle je n'aurois pas tant tardé à faire travailler n'eust esté la maladie d'Oosterwijck, qui estoit encore fort mal lors que je partis il y eut mardy dernier huict jours.
Je n'ay point fait des experiences nouvelles depuis que nous nous sommes separés, comme j'avois proposé de faire a l'armée premierement a cause des marches continuelles que nous fismes en allant au secours de Mons, et puis a cause d'une fascheuse indisposition, qui me prit ensuitte, m'estant venu subitement une tres fascheuse toux accompagnee d'une petite fiebvre qui se redoubloit en quelque facon le soir, et faisoit que je faisois avec de la peine les choses de ma charge sans pouvoir songer aux divertissements. Il n'y a qu'environ quinze jours qu'elle m'a quitté et que je me porte mieux dieu mercy.
Quand vous m'envoyerez la figure promise je vous prie de la dessiner un peu exactement et dans la mesure. Je m'estonne comme nous ne nous sommes auisés plustost de faire la placque ou est l'objet mobile et en sorte que lon le puisse changer sans toucher a la placque ou est la petite boule, ce qui doibt estre tres commode et accroistre de beaucoup le divertissement.
Regardant dernierement cette poussiere jauneGa naar voetnoot1) des fleurs je trouvay assez estrange que la liqueur qui est dans chasque grain de ceux qui composent ce jaune estoit encore tout aussi liquide et coulante comme quand j'avois mis cette poussiere entre les deux verres et ce apres y auoir esté plus de deux mois. Je m'estonne comme cette humidité peut se conserver si longtemps en si peu de quantité Je