literis optimum successum tibi gratularer, hortarerque una ut tantae rei confirmandae gratia cum primum commodum erit observationes omnes à tot jam annis collectas quaeque alia ad negotium hoc spectant in lucem emittas. Ego cum hisce diebus Cartesij argumentum illudGa naar voetnoot3) diligentius expenderem, quo lucem momento temporis indivisibili ferri ex lunae eclipsibus probare conatus est, incredibilem quidem celeritatem agnovi, quaeque ad minimum 30 terrae diametros quibus a nobis luna distat 10 scrupulis secundis conficeret. Tuae autem observationes, si, quod auguror, verae sunt, vix jam 3 scrupulis secundis opus erit ac ne quidem duobus si mecum 12000 diam. terrestribus distantiam solis aestimes, adeoque ex lunae eclipsibus nihil erat sperandum quo celeritatis ineffabilis mensura cognosceretur. Quo pluris profecto faciendum epicherema tuum, quod praeter id nulla via superesse videatur explorandae rei in omni philosophia scitu dignissimae. Cupio vero intelligere an prorsus tecum sentiant viri Clarissimi Cassinus et Picartus et quomodo ille theoriam suam comitum Jovialium novo huic invento accommodet. Caeterum quia in diario Londinensi nonnihil a mente tua aberrasse interpres videtur, vellem ut pagellam e diario vestro Gallico ad me mittas quae tua verba continet, non enim adhuc videre contigit.
Quantum autem ex Anglica versione intelligere potui 22 scrupulis primis horarijs transitum lucis per diametrum orbis annui taxasti. Atque ita si bene calculum posui uno secundo scrupulo decem circiter diametros terrae pervolabit, quod quanto videtur incredibilius tanto pulchrius diviniusque censeri debet si certa ratione comprobetur. Vale doctissime Romere. |
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voetnoot1)
- Ole ou Olaf Römer, né à Aarhuus le 25 septembre 1644, mort à Copenhague le 19 septembre 1710, l'astronome, célèbre par la première détermination de la vitesse de la lumière. Il travailla d'abord, sous Erasmus Bartholinus, son futur beau-père, à mettre en ordre les manuscrits de Tycho Brahe. Picard, en 1671, le rencontra à Copenhague et l'attira à Paris, où Römer fut chargé de l'instruction du Dauphin. Dès 1672, il entra à l'Académie des Sciences, dont plus tard, lors de la réorganisation en 1699, il fut créé associé étranger. En 1681 il retourna à Copenhague, où il fut nommé professeur de mathématiques à l'Université, conseiller de chancellerie en 1688, conseiller de justice en 1693, puis assesseur de la Cour suprême et, en 1706, conseiller d'Etat. Il publia plusieurs ouvrages d'astronomie et de mécanique.
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voetnoot2)
- Les Philosophical Transactions No. 136, du 25 juin 1677 [V. st.], contiennent l'article suivant:
A demonstration concerning the Motion of Light, communicated from Paris, in the Journal des Scavans, and here made English.
C'est la traduction d'un article paru dans le Journal des Sçavans du 7 décembre 1676, sous le titre:
Demonstration touchant le mouvement de la lumière trouvé par M. Römer de l'Académie Royale des Sciences.
Duhamel, dans son Historia Academiae (l'ouvrage cité dans la Lettre No. 1853, note 9), à la page 156 de la première édition, page 148 de la seconde, rapporte que Römer lut à l'Académie sa dissertation sur la propagation de la lumière le 22 novembre 1675 [1676], et qu'elle fut le commencement d'une longue controverse. Cassini, en effet, n'admettait pas la raison donnée par Römer du retard et de l'accélération périodiques des occultations des satellites de Jupiter.
Dans le cours de la discussion, qui a eu lieu à ce sujet dans les séances de l'Académie, on a donné lecture de la correspondance de Huygens avec Römer, ainsi que l'attestent les passages suivants, tiés des Registres rédigés par Duhamel (voir la Lettre No. 1853, note 9).
‘Le Samedy 18e de decembre 1677. La Compagnie estant assemblée, on a examiné un escrit de Mr. Roemer touchant le retardement de la lumière, qu'il prétend estre confirmé par les dernières observations de la tasche de Jupiter.
Mr. Roemer a mis entre mes mains un discours qui confirme son sentiment touchant le temps que la lumière employe à se rependre depuis Jupiter jusques à nous que j'ay mis entre les mains de Mr. Cassini et qu'on lira au premier jour.’
‘Le Samedy 5e de février 1678. La Compagnie estant assemblée on a leu les lettres de Mr. Hugens, et les reponces de Mr. Roemer touchant le mouvement successif de la lumière.’
‘Le Samedy 12e de février 1678. Mr. Cassini a leu a la Compagnie la lettre qu'il escrit a Mr. Hugens touchant le temps que la lumière employe de venir depuis Jupiter jusqu'a nous.’
‘Le Samedy 19 février 1678. Mr. Römer a leu à la Compagnie un extrait de la lettre qu'il écrit à M. Hugens touchant le temps que la lumière emploie à venir depuis Jupiter jusqu'à nous, dont suit la copie; et Mr. Cassini à leu aussi la continuation de sa lettre à Mr. Hugens qu'il donnera pour mettre dans les registres.’
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voetnoot3)
- Dans la lettre de Descartes, datée d'Amsterdam, 22 août 1634. Voir l'édition de V. Cousin, Tome 6, pp. 264 et suivantes. Consultez la Lettre No. 2107, note 1.
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