Oeuvres complètes. Tome VII. Correspondance 1670-1675
(1897)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 1921.
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l'EglogueGa naar voetnoot2) de ce vertueux InconnuGa naar voetnoot3) ou il en parle si capablement, et en si beaux termes. Des le jour mesme je la leus auidement et cette premiere lecture m'en donna vne tres grande opinion et me la fit trouuer tout a fait digne d'accompagner lOuurage et propre a luy faire honneur plustost qu'a luy faire tort. Si vous aues la liberté den nommer lAutheur les louanges qu'il vous y donne en auront plus de relief et plus de poids. Je vous en parle ainsi, parce qu'il ma paru par l'impression que vous m'en aués laissée, et par celle du liure de Monsieur Heinsius que j'en ay voulu voir, qu'il veuille demeurer caché, en quoy il se feroit tort a luy mesme, et je me suis confirmé dans ce jugement par la double repassade attentive que je luy donnée le lendemain. Ce que jy eusse desiré de mieux concerté il semble en vous addressant son Poëme et vous demandant vne audience fauorable vous vouloir informer ensuite par la bouche d'AlconGa naar voetnoot4) de vostre propre inuention, sans dire a la fin de l'Eglogue où il parle en sa personne qu'il a jugé a propos de vous faire scauoir combien vos inuentions estoient connuës et celebrées par le monde ce qui fait quelque confusion. Mais, Monsieur, comme cette reflexion pourra estre faitte par peu de gens, vous la dissimuleres si vous m'en croyés et la publierés en l'estat ou vostre Ami la mise et retouchée sans luy en donner de chagrin pour si peu de chose, car elle est trop belle a ce scrupule pres et vous scaués que De minimis non curat Praetor. Quand à l'Epistre, elle ma paru trois fois plus accomplie a la troisiesme lecture que j'en ay faitte quelle ne me sembla a la premiere où je ne connoissois pas encore asses le caractere et ou vous m'entendiés hesiter presqu'a chaque mot. Ce que je vous en puis dire, Monsieur cest quil n'y a rien de si beau ni de si judicieux. Elle est pleine de tout ce que contient lOuurage, sans qu'il y ait rien de superflu. Vous y estes partout soustenu sans enflure, graue sans orgueil, sage sans austerité, veritable sans partialité. Vous y loués sans exces, sans bassesse et sans flaterie sur des faits et non sur des imaginations vous vous y monstrez sensible aux bienfaits du Monarque et par vostre gratitude vous couronnés ses heroiques vertus et vos vertus morales et intellectuelles. Je n'y ay remarqué qu'vne faute si mesme c'en est une et qui auroit passé pour vne negligence en lescriuant. Cest quaux premieres lignes vous y aués escrit la si digne science de Geometrie par vne petit g. geometrie aulieu de lescrire par vn grand G. sans doute par mesgarde, car rien de semblable ne vous eschappe jamaisGa naar voetnoot5). Je me suis hasté de vous renuoyer les deux Pieces pour ne pas en retarder d'vn moment la publication que je vous exhorte d'auancer incessamment pour l'vtilité pu- | |
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blique et pour laccroissement de vostre belle gloire, a laquelle je m'interesse passionnement comme estant tressincerement
Monsieur
Vostre treshumble et tresobeissant serviteur Chapelain.
Du coin de mon feu ce 4 Feur. 1673. |
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