Oeuvres complètes. Tome VII. Correspondance 1670-1675
(1897)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 1886.
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rendu de mesme. Tout cela est fort honteux pour nostre Republique et l'on en tire icy de terribles consequences, et non pas sans raison. Je puis bien m'imaginer la consternation ou l'on en doit estre chez nous, parce que par ces eschantillons on voit a peu pres, ce que l'on doit esperer de nostre milice. Je vous remercie de vos particularitez du combat de mer, dont on se vantoit icy d'avoir eu aussi la victoire, mais il en est autrement a ce que je voisGa naar voetnoot2). J'espere que par le prochain ordinaire, nous en aurons tout le detail. Je suis tres marry de la perte du brave Monsieur de GentGa naar voetnoot3). Que sera devenu le Consul?Ga naar voetnoot4) qu'on n'oublie pas, je vous prie, de m'en mander des nouuelles. J'ay esté a la Campagne les semaines passees a Chantilly Liancourt, et puis a Viry, c'est pourquoy vous n'avez point eu de mes lettres. A mon retour j'appris la nouuelle de la reddition des 4 places, dont je vous asseure que je fus extremement surpris. Si les amis que j'ay icy n'estoient des gens fort raisonnables et discrets, je passerois mal le temps parmy les rejouissances dont tout est plein, et des discours au desavantage et deshonneur de la Patrie. L'on a fait des feux de joye deux jours de suite, les premiers pour les victoires, les autres pour la naissance du Duc d'AnjouGa naar voetnoot5). L'on a portè plus d'une trentaine d'enseignes prises sur les Hollandois en triomphe a Notre Dame, ou l'on chantoit le Te Deum. Vous pouuez juger quid animi mihi, quand je vois et entens toutes ces choses. Cependant je fais bonne mine, autant que je puis, et je cherche mesme a divertir ces fascheuses pensées, que l'apprehension de l'avenir me donne. Il me semble que ce n'est guere le temps de vous entretenir maintenant de moulins a ventGa naar voetnoot6). Reservons cela a des temps plus tranquilles, car aussi bien l'Explication, que je vous en avois promise, est assez prolixe. Que je scasche s'il vous plait des nouuelles du Frere de Zeelhem. Je suis tres marry de la rechûte de Monsieur van Leeuwen et luy souhaite amandement et de | |
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mesme à Madame son Espouse. Je leur baise treshumblement les mains et a tout nostre parentage. Madame de BuatGa naar voetnoot7) est icy et je l'ay estè voir.
A Monsieur Monsieur L. Hugens de Zulichem A la Haye. |
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