Oeuvres complètes. Tome VI. Correspondance 1666-1669

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N^o 1746.
H. Oldenburg à Christiaan Huygens.
28 Juin 1669.

La lettre se trouve à Leiden, coll. Huygens.
Un brouillon daté du 2 juin 1669 (V. st.) se trouve à Londres, Royal Society.
Chr. Huygens y répondit par le No. 1754.

Monsieur,

Je me sers de cete commodité, qui se presente par vne personne¹⁾ de merite de vostre païs, pour vous faire voir la theorie²⁾ de Monsieur Guiliaume Neile³⁾, fils du Chevalier Neile, touchant le mouuement, laquelle bien qu'en Anglois ne laissera pas d'estre entendue de vous, qui estez maistre de cete langue lá. Mais ie vous l'envoye à condition, s'il vous plait, que vous nous en disiez vostre opinion, et particulierement si vous Jugez, qu'elle se puisse appliquer, ou non, aux regles, que vous et Monsieur Wren auez avanc...⁴⁾ sur ce sujet. Monsieur Wren est à present (voire au commencement de sa nouuelle charge de surintendant des Basti-

1) Ce Hollandais s'appelait Bleyswyck (voir la Lettre N^o. 1752). Il est peut-être un des deux suivants:
a) Dirck van Bleyswyck Evertsz. (ou Bleiswijk), né en 1640 à Delft, fils du magistrat de Delft Evert van Bleyswyk. Il étudia à Leiden en 1659, en philosophie à Utrecht. Ses études faites, il alla voyager. Par suite d'une longue maladie il dut garder la maison et écrivit une description de sa ville natale.
b) Henricus van Bleyswijck, fils de Ewout van Bleiswijck et de Maria Joosten dite van der Meer. Il naquit à Delft en 1640 et mourut le 20 août 1703. Il étudia le droit à Leiden en 1667; en 1669 il devint échevin, en 1684, et quatre fois ensuite, bourgmestre de Delft: en 1700 il fut membre des Etats Généraux. Il fut encore en 1697 curateur de l'Académie de Leiden et directeur de la compagnie des Indes Orientales.

2) Voir la pièce N^o. 1747.

3) William Neile était fils du Chevalier Sir Paul Neile. Il naquit à Bischop-Thorp le 7 décembre 1637 et mourut le 25 août 1670. Dès la première élection, du 20 mai 1663 (V. st.), il fut membre de la Société Royale..

4) Lisez: avancées. La lettre est déchirée en cet endroit.

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mens du Roy) trop employé pour vaquer à ces sortes de speculations. Cependant l'Autheur de ce papier vous saluë tres humblement, tesmoignant vn grand desir d'entendre vostre Jugement sur ce qu'il a avancé dans cet escrit⁵⁾.

J'ay vû depuis peu quelques Animadversions⁶⁾ faites sur vos regles du mouuement, et sur celles de Monsieur Wren, l'Autheur⁷⁾ des quelles pretend, qu'elles font naistre une consequence trop paradoxique, si ce n'est qu'elles sont soustenuës dans des Experiences bien evidentes; asçavoir Qu'il y a vn accroissement et decroissement de la somme totale du mouuement dans le monde. Monsieur Wren dit d'auoir bien prevû et consideré cete deduction, et qu'il la reconoit pour vn corollaire, (qu'il croit estre vne verité) naturellement suivant ses regles.

Si vous le desirez, ie vous feray faire vne copie de l'escrit, qui contient ces remarques, et vous l'envoieray par la poste, n'estant qu'une demy feuille de papier.

Vous verrez dans peu de temps, ie croy, quelque chose considerable touchant la figure propre pour des verres optiques⁸⁾.

Je n'ay que faire de vous recommender la personne, qui vous porte celle-cy. La patrie, vostre humanité, et ses vertus suffisent abondamment de le faire iouir de vos bontés. Je vous prieray seulement de me faire la grace, que d'envoyer le pacquet de livres, cy joint, à Monsieur Justel⁹⁾, qui vous en sera bien obligé, come aussi

Monsieur

Vostre treshumble et tresobeissant serviteur H. Oldenburg.

A Londres le 18 juin 1669.

5) Dans le brouillon de Londres se trouve encore:
Monsieur Wallis est fort vostre serviteur, et dit, qu'il ne doubte pas beaucoup, qu'auec le temps on ne trouue des regles du mouuement veritables, et qu'elles le sont qu'elles ne se trouuent conformes aux vostres, si elles le sont de mesme.

6) Consultez Birch History II, p. 381, 382, séance du 10 juin 1669 (V. st.), et encore p. 392, séance du 8 juillet.

7) Elles furent communiquées à Oldenburg par Mr. Francis Willoughby, qui probablement en était lui-même l'auteur.

8) Sans doute il s'agit ici de la découverte de Wren qu'une droite, par sa révolution autour d'une autre droite, produit un hyperboloïde. Consultez la pièce N^o. 1752. Wren se proposa d'utiliser cette découverte pour fabriquer des verres hyperboliques et montra, dans la séance du 3 juillet (V. st.), le modèle d'une machine à construire dans ce but. Dans cette même séance, Hooke annonça qu'il possédait une méthode pour tailler des verres elliptiques.

9) Consultez la Lettre N^o. 1539, note 6.

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J'espere, que vous auez receu le Nombre 47. de nos Transactions, ou il y a l'instruction pour user les pendules sur la mer¹⁰⁾. Je vous l'envoiay¹¹⁾ par la poste du 31 mai 1669.

A Monsieur

Monsieur Christian Hugens de Zulechem

dans la Bibliotheque du Roy à

Paris.

10) Voir la pièce N^o. 1743.

11) Consultez la Lettre N^o. 1742.