Oeuvres complètes. Tome VI. Correspondance 1666-1669
(1895)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 1534.
| |
[pagina 29]
| |
mander par Monsieur de ColbertGa naar voetnoot2) en des termes si benings et si obligeants, que j'aij trouué ne m'ij pouuoir opposer de bonne grace. Cependant la tendresse de mon coeur est telle, que je doibs vous confesser à vous, Monsieur, qui sçauez que c'est d'estre Pere, que c'est auec beaucoup de ressentiment que je me voij priué auant mourir de la conuersation de ce garçon que j'aij subjet d'estimer à un haut point, pour les excellentes qualitez dont Dieu l'a douë, et qu'il couure toutes soubs une modestie qui ne vous deplaira pas. Je sçaij toutefois, qu'un vraij Pere doibt preferer le bien de ses enfans à sa propre satisfaction, et tasche de prattiquer cela auec le plus de constance, que la Pieté et la Philosophie me peuuent suggerer. Il me reste, Monsieur, de prier mes amis, de considerer ce jeusne estranger comme l'enfant d'un Pere qui est tout à eux. J'ose vous en parler ainsi, à Monsieur le Marechal de GrammontGa naar voetnoot3), et a Monsieur de LionneGa naar voetnoot4). Obligez moij, s'il vous plaist, de n'estre pas mal volontiers de la partie. Ce sera un grand surcroist des obligations que je vous aij, et dont je tascheraij tousiours de m'acquitter en vous tesmoignant par mes seruices et à tous ceux qui ont l'honneur de vous appartenir que je suis
Monsieur
Vostre tres humble et tres obeissant seruiteur |
|