Oeuvres complètes. Tome VI. Correspondance 1666-1669
(1895)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 1522.
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commun logement j'auray le bonheur de jouir souvent de vostre chere compagnie, et entretien. Car pour ce qui est de ma depence, dont vous specifiez la somme, il n'est pas besoin de vous dire que j'en demeure content, puisque je m'en estois remis au bon plaisir et liberalitè du Roy. Je rends graces tres humbles cependant a Monsieur Colbert de ce qu'il a eu si bon soin de mes interets, et je vous supplie de le luy tesmoigner quand vous aurez occasion de luy parler de moy, comme aussi de l'asseurer de la satisfaction qu'en a receu mon Pere, a qui au reste s'il en vouloit donner encore d'avantage, ce seroit quand il me fera l'honneur de m'envoier les ordres de sa Majestè de les faire accompagner par quelque mot pour luyGa naar voetnoot3) sur mon sujet, ou bien de luy en faire dire par Monsieur vostre AmbassadeurGa naar voetnoot4); car je voy qu'il espere absolument quelque chose de semblable, avant que je parte. Pour qui est du temps de mon depart, puisqu'on me permet d'en disposer, je voudrois bien pouvoir demeurer encore un mois sans plus, et je souhaite que ce temps et ce qu'il me faudra pour le voyage se puisse passer sans que nous entrions en guerre avec les Espagnols, parce qu'autrement je n'aurois point de chemin ouvert. Je vous prie cependant de songer à me pourvoir, s'il se peut, contre l'importunitè des gens de vos Douanes, qui visitent jusqu'aux livres et papiers. Le voiage et transport des hardes ont assez d'incommoditez sans celle la, et il n'en coutera qu'une parole a Monsieur Colbert pour m'en faire exempter. Je vous prie encore de ne me laisser pas longtemps sans de vos lettres et de me faire scavoir si l'on m'accorde le temps que j'ay demandè, parce que s'il estoit necessaire je pourrois l'abbreger de quelque chose, mais je ne croy pas qu'on me pressera. Enfin je vous recommande tous mes interets et les affaires qui me regardent, vous assurant que j'en auray de la reconnoissance tres parfaite toute ma vie, et que je seray tant qu'elle me durera
Monsieur
Vostre &c. |
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